Témoignage de Samantha, devenue infirmière en entreprise après avoir appris à s’écouter vraiment.
Au-delà des missions d’une IDE en entreprise, ce que Samantha nous livre aujourd’hui à travers son parcours, c’est qu’il faut savoir s’écouter.
S’écouter pour connaitre ses besoins, savoir quelles sont les conditions de travail qui nous conviennent exactement. Pour être épanouie et ne pas se brûler les ailes en acceptant des choses inacceptables.
Parfois, avoir un poste équilibré, qui correspond à nos besoins de stabilité, de calme, de reconnaissance est bien plus important que de rechercher l’adrénaline ou un travail absolument « porteur de sens/passion ».
Samantha va t’en parler, car elle est passée de la réanimation à un poste en entreprise pour retrouver son équilibre.
Merci à toi, Samantha pour cette sincérité et cette transparence.
Raconte-nous ton parcours en toute transparence
« Je m’appelle Samantha, j’ai 28 ans et je suis infirmière depuis 2017.
Depuis toute petite, je voulais faire ce métier. Mon oncle est infirmier et je suis très proche de lui. Toutes les histoires qu’ils me racontaient quand j’étais petite, m’ont donné envie de faire ce métier.
Aussi, j’ai toujours adoré la science du corps humain, j’ai toujours été fascinée par les soins techniques et les urgences.
J’ai passé les concours IDE et je me suis vite retrouvée à l’école. Les premiers stages m’ont un peu ramenée à la réalité. J’avais le rêve de l’infirmière qui prend soin et qui a du temps pour ça.
J’ai vite compris que dans la vraie vie, c’était surtout le manque de personnel avec le surplus de patient.
Déjà, dès la première année d’école, j’ai senti qu’il y avait des gros problèmes dans le système de santé. J’entendais tout le monde dire : « ça a toujours été comme ça ».
À l’époque, j’étais un peu naïve et je pensais que comme visiblement le système avait toujours été nul et bien, on n’avait pas le droit de s’en plaindre.
Je n’ai pas eu des stages toujours chouettes. Je suis tombée sur des infirmières un peu blasées par moment qui n’étaient pas très tendres. Aujourd’hui, j’avoue que je comprends un peu mieux pourquoi, même si ça n’excuse rien. »
Comment se sont passées tes premières expériences d’IDE ?
« Quand j’ai eu mon diplôme, je suis allée travailler dans un service de cancérologie pulmonaire. Premier vrai poste et j’en attendais beaucoup. Je pense que c’est pour ça que la chute était dure.
Dans une équipe de 10 infirmières, nous étions en réalité 6, et 4 IDE en moins, on le sent passer.
Les journées de 7h qui en font presque 10 parce que tu ne pars jamais à l’heure, tu enchaînes, tu reviens sur tes jours de repos.
On m’avait promis à l’embauche que j’allais passer stagiaire rapidement.
J’ai été très déçue quand j’ai compris que malgré mon implication, on ne voulait pas m’accorder la stagiairisation.
J’ai tenu quasiment deux ans dans le service et je m’en voulais beaucoup de pleurer en allant bosser et en rentrant chez moi. Je me disais que j’étais jeune et que c’était mon premier poste et que j’étais faible de réagir comme ça.
Au bout de quasiment deux ans, j’ai craqué et j’ai compris que je ne devais pas accepter ces conditions et j’ai démissionné. Je suis partie et j’ai postulé dans un autre hôpital en me disant que je me laissais 6 mois pour voir si ce métier me convenait vraiment.
J’ai postulé dans le service où je voulais aller depuis ma sortie d’école : la réanimation adulte.
Ce fut la révélation. Super équipe, super service. Des soins, des pathologies de dingue, tous les jours des trucs nouveaux.
Vraiment, une bouffée d’air frais. «
Comment as-tu trouvé ta nouvelle voie ?
« Le covid est arrivé en 2020, le stress, les gardes en plus et la dégradation des conditions de travail ont eu raison de moi.
En juin 2021, le burn out. J’ai eu beaucoup de mal à remonter la pente et en juin 2022, je rechute et je me mets en arrêt pour un mois ne supportant plus du tout le travail.
Pendant cet arrêt, j’ai contacté Charlotte K.
J’ai pu être écoutée, entendue, soutenue et cela m’a fait du bien.
J’ai fait le bilan avec Camille. Elle m’a aidé à prendre conscience que ce n’était pas ma faute et que cela peut arriver à tout le monde de chuter.
Cela m’a permis de reprendre confiance en moi et avoir le courage de demander la dispo.
J’ai eu du mal à quitter l’équipe de réa où je me suis fait des amis proches que je vois toujours.
Mais, je n’ai pas eu de mal à quitter le service, car j’étais arrivée au bout de mes limites, j’avais besoin de partir pour réapprendre à respirer.
J’ai cherché un travail qui réunissait les critères suivants : Horaires stables, salaire correct, pas de pression, pas de stress et peu de soin. «
As-tu refait une formation pour ta nouvelle activité ?
« Je me suis orientée vers la médecin du travail, car je n’avais pas besoin de refaire une formation longue pour obtenir un poste.
Je savais que cela ne serait pas aussi palpitant que la réanimation.
Pour être honnête, je ne suis pas passionnée parce que je fais, mais je n’en ressens pas le besoin non plus. J’avais surtout besoin d’un travail sans stress avec un salaire correct, car je ne me voyais pas rester en arrêt.
Je considère ce poste comme de l’intermédiaire parce que je sais qu’un jour, je vais me lasser de ne pas être passionnée. Mais, en tout cas, pour l’instant, je suis heureuse et cela me convient parfaitement.
Je fais 8h30-17h du lundi au vendredi, pas de week-end ni de jours fériés. Je ne suis jamais rappelé sur mes temps de repos, personnellement, je ne ressens aucun stress ni aucune pression.
J’ai beaucoup d’avantage avec le comité d’entreprise et j’en profite dès que je peux. J’ai des primes en fonction de la rentabilité de l’entreprise.
Je ne ferais certainement pas ça toute ma vie, mais au moins, je suis dans un travail auquel je ne me rends pas en pleurant.
J’ai une équipe plutôt chouette. Grâce à tout le calme retrouvé, je suis même tombée enceinte et j’attends un bout de chou pour novembre. «
Comment ont réagi tes proches ?
« Mes proches ont réagi de façon positive, de toute façon, j’étais déterminée à changer de voie. Il fallait que je quitte l’hôpital.
Ils ont bien vu à quel point j’allais mal. J’avoue que je l’aurai quand même fait avec ou sans leur accord. «
En quoi consiste ton activité d’infirmière en entreprise ?
« Je bosse du lundi au vendredi de 8h30 à 17h sans week-end ni jour férié.
Je convoque les salariés pour les visites médicales. Quand ils viennent, je prépare les visites : examens complémentaires (BU, ECG, examen visuel et auditif, questionnaire de stress), je leur pose des questions sur leur vie professionnelle et personnelle, les antécédents familiaux, etc.
Pendant la visite, je fais de la prévention sur les vaccins, les dépistages des cancers en fonction de l’âge de la personne, prévention des gestes ergonomiques.
J’écris tout puis je donne au médecin qui voit le salarié par la suite.
Je m’occupe aussi des soins et des urgences. Cela va de la poussière dans l’œil à l’arrêt cardiaque. Souvent, ce sont des tout petits soins, mais avec 8000 salariés, il peut tout se passer. Je suis amenée à faire des pansements, des injections ça peut arriver aussi.
J’organise également des actions de prévention sur le terrain, je m’occupe de former les salariés aux gestes de 1ᵉʳ secours et à l’utilisation du DAE.
Je participe aux autres actions en lien avec différents thèmes.
On a fait une prévention parkinson sur mes sujets jeunes, prévention diabète, prévention ergonomie comment s’assoient correctement devant son bureau ..
C’est un boulot avec beaucoup d’administratif mais beaucoup de relationnel aussi. Parfois certains salariés sont en détresse psy car très stressés.
J’ai des horaires stables, pas trop de pression, pas de soins très techniques.
Par contre, il faut aimer travailler sur ordinateur et rester assise assez souvent. »
Tu as suivi la formation de ma vie d’IDE à ma vie IDEale, qu’est-ce que cela t’a apporté ?
« Pour parler de la formation Charlotte K, je la trouve vraiment complète.
J’ai adoré faire chaque séance. Cette formation vous pousse dans vos retranchements.
Cela m’a fait réaliser que ce n’était pas ma faute si j’étais tombée en dépression post covid. Elle m’a permis d’ouvrir les yeux sur ce que je méritais : le respect.
Maintenant, je sais que j’ai confiance en moi et en mes capacités.
Je peux changer de poste autant de fois que nécessaire si jamais celui actuel ne me convient pas.
Je n’ai plus peur du changement et je n’ai plus peur de demander le salaire que je mérite. «
Que dirais-tu à ceux qui hésitent aujourd’hui ?
« Je dirais à ceux qui hésitent à faire l’accompagnement d’arrêter d’hésiter.
Il faut foncer, au-delà de l’accompagnement qui est très riche, le groupe Facebook est un réel soutien émotionnel. On rencontre tout un tas de personnes bienveillantes et qui comprennent ce que l’on est en train de vivre.
Je continue d’aller sur le groupe tous les jours et je viens en aide aux personnes que je peux aider. Parfois juste en répondant à des questions et parfois en écoutant leur problématique.
Avoir juste une oreille peut aider à apaiser certaines personnes. «
Comment penses-tu gérer ta vie de maman et ton travail ?
« Je suis actuellement enceinte et j’imagine qu’avec des enfants, on se pose encore plus de questions pour se lancer dans l’aventure du changement.
Je dirais qu’il faut lister les besoins et les envies, mais je dirais surtout que pour bien s’occuper de ses enfants et de sa famille, je pense qu’il faut se sentir bien soit même.
Et ça passe aussi par trouver un travail dans lequel on se sent bien.
Je vais devoir changer de boulot pour ma fille, car n’ayant pas de moyen de garde, je vais devoir quitter mon poste pour certainement faire de l’intérim afin d’avoir un planning plus souple.
Il y a un an, j’aurai été terrifiée à l’idée de prendre ce risque. Grâce à l’accompagnement, je sais que ça va le faire, il suffit juste que je pose des limites pour me sentir bien. «
Quels conseils donnerais-tu à quelqu’un qui souhaite se lancer dans une évolution professionnelle mais n’a pas encore osé franchir le pas ?
« Lancez-vous, car prendre conscience de ce que l’on mérite, ça n’a pas de prix.
Aujourd’hui, je me sens libre de pouvoir choisir ma voie, je me sens bien dans mes baskets et dans mon travail. Je me sens sereine à l’idée de pouvoir faire ce que j’ai envie.
J’ai décidé de rester infirmière pour l’instant. Mais, je sais que si je veux évoluer et faire autre chose, j’en suis capable et cela ne me fait plus peur.
Je vous souhaite à toutes et à tous de trouver ce calme intérieur qui vous permet de tout affronter avec sérénité.
Bon courage à tous, on mérite d’être heureux autant dans la vie que dans son travail. «
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