Séverine a un parcours très inspirant. D’infirmière libérale, elle s’est reconvertie pour devenir fromagère, un désir qu’elle avait depuis 15 ans. Une reconversion à 180° dans un autre domaine.
Comme quoi, tout est possible quand on a un rêve et qu’on est bien accompagnée et soutenue.
Un grand merci Séverine pour ton témoignage et bravo pour ce parcours beau et courageux.
Comment as-tu trouvé ta nouvelle voie, d’infirmière à fromagère ?
“Cela fait 15 ans que cette idée de créer une fromagerie me trottait dans la tête. Je voulais garder mon autonomie financière, rester mon propre patron, tout en travaillant avec mes valeurs : partage, relationnel, échange, humour, passion…
Et puis j’adore le fromage, ce qui est préférable quand tu veux vendre un produit !”
Comment s’est passé le départ de ton précédent job ?
“J’étais infirmière libérale avec une collègue/amie.
J’ai évoqué mon envie de changer (on en parlait déjà depuis deux ans), en informant Élodie de mon envie de faire un bilan de compétences.
J’ai fait des stages non rémunérés sur mes jours de repos. On a prévu cinq mois à l’avance : un planning pour que je puisse faire mes 105h de formation (concentrée sur un mois), une remplaçante dans le but de prendre ma place définitivement.
La remplaçante n’était pas à la hauteur, mais par chance, on a trouvé la perle rare.
Ma collègue a racheté (pour une valeur symbolique) mes parts pour être la seule titulaire du cabinet.
Tout s’est passé à merveille.”
Comment ont réagi tes proches ?
“Mon conjoint et mes enfants sont à fond derrière moi depuis le début.
Mes parents m’ont aussi soutenue. Mes amis ont été plus ou moins surpris et m’ont aussi encouragée.
Quant à mes patients, ils ne me croyaient pas et m’ont aussi apportée leur soutien.
Dans l’ensemble, tout le monde a trouvé cette idée courageuse, mais qui cadrait bien avec mon caractère.”
À quel moment as-tu découvert Charlotte K ?
“J’ai découvert Charlotte K, par hasard, en surfant sur Facebook et plus amplement, lors d’une formation ORION infirmière délivrée par une de vos consœurs Charlotte K.
Je me questionnais pour faire un bilan de compétences et sur le sérieux de votre entreprise et elle m’a bien rassurée et aiguillée.”
Que t’a apporté l’accompagnement, comment s’est-il passé ?
“L’accompagnement avec Héloïse a été au top.
Elle a su m’accompagner, me rassurer, me booster toujours avec empathie et bienveillance, et avec beaucoup d’humour (ce que j’adore).
Cet accompagnement m’a confortée dans mon envie de changer et permis aussi de prendre confiance en sortant de ma zone de confort.”
En quoi consiste ta nouvelle activité à la fromagerie ?
“J’ai créé une fromagerie dans un bourg de 5000 habitants, où je bosse 6 jours/7 avec des amplitudes horaires importantes (il faut bien 1h avant l’ouverture et 2h après la fermeture de la boutique).
Pour l’instant, ça cartonne : les clients affluent (difficile de tout gérer qd on est seule) !”
Quelles qualités d’infirmière mets-tu au service de ton nouveau métier ?
“Mon métier d’IDE est super important sur divers plans : au niveau hygiène, au niveau diététique, au niveau de l’organisation (et encore…) et, surtout, au niveau relationnel.”
Quels sont tes projets/tes rêves pour la suite ?
“Si tout continue de marcher, j’aimerais pouvoir embaucher quelqu’un pour me seconder (et me laisser aussi un peu de temps libre).
Je rêve que la fromagerie fonctionne bien et toujours avec un esprit « familial », sans envie de s’agrandir ou de fructifier à mort.
Le but est de se faire plaisir, en faisant plaisir aux autres (en vendant des produits de qualité), tout en gagnant correctement sa vie.”
Comment gères-tu la transition financièrement ?
“C’est le côté le plus hard, car je passe de 2500€/mois au minimum « syndical » pour pouvoir prétendre à la retraite, qui est de 583€/mois.
Heureusement, mon homme, qui est à son compte, assure financièrement pour subvenir aux besoins de la famille.”
Quelles sont les difficultés d’une reconversion selon toi, et comment les dépasser ?
“La première est de trouver une voie qui nous convienne PARFAITEMENT (et non par dépit) d’où l’importance de faire un bilan de compétences et d’aller faire des stages pour se confronter à cette nouvelle activité.
La 2ᵉ est de franchir le pas, malgré les doutes, les incertitudes, les mises en garde… Et il faut s’entourer que de gens positifs (fuir les pessimistes), de personnes habilitées à vous aider (professionnels du métier…) et surtout AVOIR L’AVAL ET LE SOUTIEN DE SON CONJOINT (sans qui rien ne sera possible, ou du moins très difficile).
La 3ᵉ est de se faire confiance, de sortir de sa zone de confort en étudiant scrupuleusement tous les points qui peuvent poser question (finances, emploi du temps…).”
Comment as-tu géré ta vie de maman et ta reconversion en parallèle ?
“J’ai la chance d’avoir de grands enfants (18 ans et 15 ans), qui ont moins besoin de moi.
Je les ai inclus ds mon projet et ils m’ont aidée physiquement (travaux) mais aussi avec leurs conseils (déco, réseaux sociaux …).
Ils ont soutenu mon projet depuis le début et, par retour, j’essaye sur mes petits temps de libre de partager des moments avec eux.”
Quels conseils donnerais-tu à une IDE qui souhaite se lancer dans une évolution ou reconversion ?
“Je dirai qu’il n’y a qu’une chose que l’on peut changer dans la vie : c’est soi-même.
Il faut suivre ses envies, sa petite voix intérieure et faire taire la pessimiste qui vous rappelle à l’ordre.
Le plus dur reste de franchir le pas et, si on est bien entourée, l’aventure n’en sera que plus facile.”
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