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Infirmière en psychiatrie : rôle, salaire et formation

Le 23 Octobre 2022

Auteur : Pascaline   Éditeur : Charlotte K

Devenir infirmière en psychiatrie ?

Pourquoi pas.

Mais connaissez-vous vraiment cette façon de prendre soin, bien particulière ?

Quel est le rôle et les compétences d’une infirmière en psychiatrie ?

Quel est le salaire d’une infirmière en psychiatrie ?

 

Infirmière en psychiatrie : un peu d’histoire…

 

Une ISP, Infirmière en Soins Psychiatrique, était autrefois une IDE qui avait suivi une spécialité après une première année de formation commune avec les étudiants infirmiers. Cette spécialité a mis des années a être réellement reconnue et a connu différentes modifications.

Avant 1992, la psychiatrie était une spécialité en elle-même comme IADE, IBODE

En 1992, un décret met fin au études séparées et la formation générale en soins infirmiers intègre alors les connaissances en psychiatrie. Un infirmier en soins généraux peut alors travailler dans le domaine de la santé mentale.

Après 1992, une passerelle a été créée pour les infirmiers de secteur psychiatrique afin d’obtenir une équivalence du diplôme d’état infirmier en effectuant et validant un stage de trois mois dans une des disciplines suivantes : médecine interne, chirurgie, aux urgences ou en unité de réanimation.

Désormais, un éventuel retour à une spécialisation en santé mentale fait débat. D’un côté, cela permettrait une valorisation du métier, d’un autre côté, cela « enfermerait » l’IDE dans sa spécialité.

 

Fiche métier de l’IDE en psychiatrie

 

Infirmière en psychiatrie : Les compétences

Voici les compétences requises pour un infirmier en milieu psychiatrique

  • Posséder des connaissances en psychopathologie, santé mentale et traitements spécifiques
  • Établir une anamnèse infirmière du patient
  • Analyser et interpréter des données
  • Administrer les soins et traitements selon les directives du médecin
  • Faire face aux crises des patients dangereux, agités ou violents
  • Rédiger des rapports
  • Informer et accompagner le patient et ses proches
  • Collaborer avec son équipe et communiquer avec les autres professionnels de la santé
  • Suivre les règles de sécurité et d’hygiène
  • Respecter le patient, la confidentialité, la législation et les procédures
  • S’adapter à l’évolution constante des techniques et technologies

 

Infirmière en psychiatrie : Qualification professionnelle possible

La spécialisation en santé mentale et psychiatrie permet d’obtenir un Titre Professionnel Particulier (TPP) d’infirmier spécialisé en santé mentale et psychiatrie délivré par l’une des Communautés, ce qui accorde une reconnaissance supplémentaire aux infirmiers spécialisés.

Une Qualification Professionnelle Particulière (QPP) peut également être obtenue par les infirmiers ayant une expertise particulière en psychiatrie. Cette qualification touche les infirmiers brevetés et bacheliers ayant suivi une formation complémentaire en santé mentale et psychiatrie.

Les TPP et QPP sont octroyés pour une durée indéterminée mais leur maintien est soumis à une formation continue de minimum 60 heures par périodes de 4 ans. De plus, l’infirmier doit justifier qu’il a presté un minimum de 1.500 heures au cours des 4 dernières années auprès de patients relevant du champ de la santé mentale et/ou de la psychiatrie en secteur intra ou extrahospitalier (Arrêté ministériel du 24 avril 2013).

 

Infirmière en psychiatrie : le témoignage de Meghann

 

Voici le témoignage de Meghann, IDE dans un service de psychiatrie. Vous pouvez retrouver son quotidien sur son compte instagram NoBlouse nurse.

 

Ton parcours professionnel est assez riche, peut-tu nous le raconter ?

J’ai eu un BAC littéraire. Ensuite, j’ai fait une licence de psychologie, mais je me suis arrêtée car à l’époque trop loin de chez moi et je pense pas assez de maturité pour ce genre d’étude à cette époque.
J’ai hésité longuement à me lancer au concours IFSI. Du coup j’ai accumulé les petits boulots ( serveuse, vendeuses, responsable de rayon, garde d’enfant etc …) Puis j’ai finalement tenté l’aventure IFSI ou j’ai eu mon concours du premier coup.

 

Peux-tu nous raconter une de tes journées « type » dans un service de psychiatrie ?

Une journée type dans l’HDJ pedopsy ou je travaille se déroule comme ci :

9H15 : accueil autour d’un café/thé avec les ados + delivrance de ttt

10H/12H : activités avec les ados (jeux de société / temps informels etc )

12H30 : repas thérapeutique + delivrance ttt
14H00: début d’activités thérapeutiques (cuisine / judo / velo / équitation / escalade / ciné ..
16H00 : fin de l’hdj pour les ado + delivrance de ttt
16H30 : réunion de bilan de fin de journée entre professionnels.
A rajouter : administration des IM 1 semaine sur 2 –  Administratif (gestion de la pharmacie / etc ) – réunion avec les patients référents et leurs parents.

 

Quelle est ton anecdote la plus marquante en tant qu’IDE en psy ?

Elles sont nombreuses et souvent drôles.
Pour exemple un jour, un patient me suivait absolument partout, à un moment, je lui demande pourquoi il me répond  » Vous êtes plus jolie de dos » ah d’accord.
Ou encore un patient très incurique qui vient me voir et me dit « pas vrai qu’on peut avoir des ongles incarnés sur le visage ? »

 

Quels sont les avantages de travailler en psychiatrie ?

Pour moi il y a beaucoup plus d’avantages que d’inconvénients.
-En étant en HDJ il est plus aisé pour moi de manier vie privée et vie pro
– Il y a beaucoup de soins relationnels et les ados sont tellement attachants
– Le rythme est plus facile également pour moi
– Les projets qui aboutissent pour nos ados sont toujours ressentit comme une réussite pour nous.

 

Quels sont les inconvénients ?

– Pouvoir être disponible sur toute une journée, parfois ça peut être compliqué, il faut savoir dire  » on en parle plus tard » mais parfois plus tard c’est trop tard.
– La fatigue psychique en rentrant le soir chez soi : les ados sont bruyants !

 

Peux-tu nous parler de ton DU psychiatrie et santé mentale ? (contenue, avantage de le faire, coût…)

Alors je n’ai pas encore toutes les données de ce DU puisqu’il commence qu’en novembre.
Pour le coût : la formation peut être payée par l’entreprise ou alors c’est au frais de l’étudiant

De faire ce DU pour moi est indispensable afin d’enrichir mes connaissances en santé mentale tant sur le relationnel que sur les pathologies.

 

Peux-tu nous parler de tes études en tant que maman ?

Pas facile, mais pas insurmontable. Je pense que chacune doit trouver son organisation.
Pour ma part, je me mettais à fond en cours pour avoir le moins à faire à la maison le soir, et des que mon fils était couché je révisais le cours du jour pendant 1 à 2H.
Parfois, c’était beaucoup plus compliqué donc je pense que l’on fait « comme on peut » et au final 3 ans ça passe vite.

 

As-tu des projets d’évolution au sein de ton métier par la suite ?

Pour le moment je suis en pédopsychiatrie, mais l’addiction m’a toujours énormément intéressée, j’ai d’ailleurs fait mon mémoire sur ce sujet.
J’aimerais beaucoup me lancer dans la formation aux étudiants AS ou IDE j’aime beaucoup partager et c’est toujours un réel plaisir d’avoir un étudiant en stage ! J’adore ça !
La psy reste pour le moment mon domaine de prédilection, mais qui sait un jour, je serais dans un autre service ou peut-être une autre profession ?

Et toi ? Si ça te tente de travailler en psychiatrie, dis le moi en commentaire !

4.7/5 - (7 votes)

3 Commentaires

  1. Lafont

    Bonjour , j’aimerais savoir si je peut lire ton mémoire ( je suis que en deuxième année et cela m’intéresse beaucoup..)

    Réponse
  2. Annie Poirel

    Bonjour,
    Je suis ISP depuis 31 ans, j’ai suivi la formation de 33 mois en ifsi, très intense sur les pathologies psychiatriques. J’ai exercé en service adultes dans des quartiers difficiles, totalement différent de l’approche avec des adolescents.
    Je regrette que mon diplôme n’existe plus, sans vouloir critiquer le travail des nouvelles générations d’infirmiers en psychiatrie, il y a beaucoup de lacunes, la façon d’interagir lors de crises, les jeunes respectent les protocoles à la lettres, sans négociations possibles. Des erreurs qui parfois font plus de mal aux patients.
    Je le vois avec les IDE qui gravitent dans le service. Je n’enlève pas le fait que ce sont d’excellentes infirmieres en soins généraux, mais il manque l’exploration de la psychiatrie.
    Lorsque je suis arrivée dans mon premier service de psychiatrie adulte, les anciens infirmiers nous offraient leur savoir, l’observation se faisaient en parallèle, aujourd’hui les nouvelles infirmières ne nous considèrent plus vraiment comme des infirmiers, elles font souvent des erreurs qui amènent les patients à clasher. Nous sommes les derniers dinosaures de cette profession qui disparaîtra avec nous.
    Bon courage à vous.

    Bidi

    Réponse
    • Lino

      Bonjour,
      Tout d’abord je souhaite saluer la rédactrice ainsi que l’interviewée, votre partage est un éclairage indispensable pour ceux et celles qui , potentiellement se dirigeraient dans cette voie.
      Ensuite, étant infirmière également en psy et je rejoins le point de vue d’Annie; bien que je n’ai pas autant d’années d’expérience ainsi qu’une formation DE; et avec ce que je qualifie de « passion » pour cette discipline depuis mon premier stage.
      A mes débuts, les « dinosaures » m’ont effectivement « offert » leur savoir et c’est en les observants auprès des patients que j’ai appris, par imitation au début malgré une mystérieuse tendance de certains de mes mentors de dire « surtout ne fait pas comme moi! »car dans des situations particulières il est nécessaire de contourner la règle pour éviter la mise en danger pour soi et les usagers. Il est vrai que les générations DE sont plus attachées aux protocoles, mais c’est la formation ( voire formatage) qui veut ça. Mais avec le temps on trouve effectivement un équilibre entre logique et logistique hospitalière, (de plus en plus déshumanisée)et savoir-faire empirique pour le bien-être des personnes côtoyées dans nos services, des personnes humaines avant tout; et c’est cela que j’ai appris des dinosaures justement: que le soin c’est avant tout de l’humain, et comme en témoigne Meghann avec humour d’ailleurs, la psychiatrie est un réservoir de situations tant cocasses que compliquées et parfois violentes, mais c’est la façon toute particulière qu’on aura de se positionner, par notre regard et analyse des circonstances qu’une situation pénible trouve une issue la plus favorable ou la moins délétère possible.
      Encore une fois merci pour ce genre d’article qui tendent à mettre en lumière ce métier qui regorge d’histoires et de profils édifiants, et qui contribuent à démystifier l’image grossière des asiles débordant de « fous » et de « soignants/mâtons dégénérés ».
      Bonne continuation

      Réponse

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