Bilan de compétences pour infirmière : comment trouver sa place ?

 

Comment réussir à trouver sa place quand on se sent complètement perdu ? Comment prendre des décisions sur sa carrière quand notre niveau de confiance en soi est au plus bas ?

Ces doutes, Anne-Elisabeth les a traversés. 3 ans après le début de son parcours de combattant, elle témoigne de son parcours de reconversion après infirmière.

 

Mon parcours

 

J’ai toujours dis que je voulais être infirmière. Pour quelles raisons ? Souvent malade quand j’étais petite fille, je voyais les infirmières libérales venir me soigner avec leur malette… elles me parlaient, m’écoutaient. J’aimais les observer faire les soins et ranger leur matériel dans leur malette !! 

Après un BAC STT (qui n’existe plus), j’ai suivi les études d’IDE cahin-caha, sans réelle passion. Certains stages ont été difficiles, d’autres intéressants et agréables. Mais je ne me sentais pas à ma place. Je regardais l’heure… Tout m’angoissait, j’avais besoin de temps pour comprendre et réaliser parfaitement les soins techniques. 

Après mon diplôme en 1998, j’ai commencé de nuit dans une clinique privée (chirurgie et soins intensifs). Après une nuit de Noël seule avec 4 patients en soins intensifs dont une reprise au bloc en urgence, un agité qui passait par-dessus les barrières, un patient en suite de REUP qui caillotait… j’ai osé dire à la cadre que je n’étais pas faite pour ce service.  

J’ai continué durant quelques années en chirurgie, rééducation fonctionnelle, quelques mois en hôpital public gériatrique… je n’était bien nulle part malgré mes recherches, j’étais stressée et dépassée par le rythme de travail. 

 

Comment trouver sa place ? 

 

En 2005, j’ai suivi une formation pour devenir Responsable d’Entreprise d’économie sociale et solidaire avec le projet de reprendre un foyer de vie pour personnes handicapées. Mais le management d’équipe et les responsabilités de direction ne me convenaient pas. J’ai repris mon métier d’IDE en intérim dans un EHPAD et en rééducation où le côté relationnel était très gratifiant. 

En 2007, j’ai intégré un hôpital privé gériatrique où j’ai beaucoup appris dans une ambiance familiale et humaine. Les conditions de travail se sont dégradées après le changement de direction, les restrictions de budget, les directives gouvernementales… La pression imposée aux cadres de santé, aux médecins et aux soignants était bien réelle. 

Le rythme devenait trop lourd pour moi, j’ai fait un burn out en 2012. Après 2 mois d’arrêt, j’ai repris à temps partiel jusqu’à mon départ en 2016. 

J’ai sauté le pas pour devenir libérale, collaboratrice dans un cabinet à la campagne.  Au volant de ma voiture avec mon agenda et ma malette, j’ai revécu durant 3 ans. En 2019, j’ai du arrêter pour des raisons familiales et je ne voyais plus d’intérêt pour ce métier trop exigeant pour ma famille et moi. 

 

Ma situation avant de commencer l’accompagnement

 

Je me sentais perdue, je ne savais pas vers qui me tourner pour être aidée efficacement. Je ne trouvais pas les ressources en moi pour identifier un métier qui me correspondrait.  

Qu’est-ce que j’ai mis en place pour remédier à cette situation : En 2018-2019, j’ai fait un bilan de compétences avec des personnes formidables, ce fut très intéressant. Mais je ne me sentais pas comprise dans ma spécificité d’IDE. J’ai finalement créé mon activité d’aide à la personne en passant pour les CESU. Je voulais proposer mes services d’accompagnement, de conseils, d’écoute, d’aide dans leur quotidien. 

Pourquoi cela n’a pas fonctionné : Très vite, je me suis ennuyée. Je prenais en charge des personnes âgées dépendantes ! Je revivais le quotidien d’IDE… Je n’étais toujours pas à ma place, c’était la désillusion. En mars 2020, j’ai du arrêter pour être avec mes enfants. J’ai obtenu une rupture conventionnelle. 

J’étais démunie face au vide. Des résistances en moi et un manque d’estime de moi étaient présents. Je n’écoutais pas ma voix intérieure car j’étais attentive aux besoins de ma famille. 

Comment aies-je su que c’était le bon moment pour me lancer : L’accompagnement de Charlotte K. a été une révélation, une évidence. J’étais si mal, rien de concret ne se profilait. Lors de l’entretien découverte, j’ai rencontré une belle personne, bienveillante et compréhensive. Ce qu’elle me proposait était plein de bon sens, j’étais en confiance.

 

En quoi l’accompagnement t’a aidée ?

 

En quoi l’accompagnement de ma vie d’IDE à ma vie IDEale m’a aidée ?

Je me suis vraiment investie dans ce parcours qui répondait à mes besoins. Très concret, il était adapté à ma situation. Charlotte était présente et en même temps elle m’insufflait ce qui était nécessaire pour que j’avance par moi-même. Progressivement, je suis sortie de ma coquille, j’ai pris conscience de mes compétences, de mes aptitudes, pour me faire confiance.  

Les difficultés pour moi dans mon parcours de reconversion : Je ne voyais pas comment concilier les contraintes de ma vie familiale avec un nouveau projet. Me projeter en faisant abstraction des limites que je me mettais était compliqué. M’écouter sans penser au regard des autres était inhabituel. 

 

Conseils à une IDE qui ne trouve pas sa place

 

Voici quelques conseils que je pourrais donner à une IDE qui ne trouve pas sa place :

• Oser apprendre à se connaître, cela peut demander du temps et un travail d’introspection, grâce à un bilan de compétences mais parfois il est aussi nécessaire de se faire aider par un thérapeute.  
• Faire confiance aux personnes bienveillantes sur son chemin, qui seront des ressources humaines riches.  
• Ne pas rester seule avec ses difficultés, ses doutes et ses questions et être à l’écoute de ce qui se propose.  
• Savoir dire ce qui est bloqué au fond de soi afin de repartir plus sereine, plus disponible pour démarrer quelque chose d’épanouissant.  
• Voir et prendre conscience de ses valeurs pour les vivre pleinement. 
• Vivre pour soi, le regard de l’autre sur soi est lié à ses propres valeurs, son vécu, son histoire, cela ne m’appartient pas. Savoir s’en détacher permet de s’affirmer en s’appuyant sur ses vraies ressources. 
• Explorer de nouvelles pistes, cela est le meilleur moyen de déployer ses aptitudes, ses qualités et ses compétences inexploitées.  
• Ne pas hésiter à changer de structure, de spécialité. 

 

Bilan de compétences pour infirmière : Où j’en suis maintenant

 

Tous mes projets ne sont pas encore concrétisés ! Certains prendront du temps à se mettre en place. Il est important de faire ce que l’on a au fond de soi, mais il faut tenir compte de la réalité de sa situation personnelle. 

Charlotte m’a fait confiance en me proposant de travailler avec elle. C’est une belle opportunité que j’ai saisie, je suis sortie de ma zone de confort. J’apprends beaucoup.

Accompagner les infirmières dans leur démarche de changement professionnel correspond à ce que j’aime : écouter, aider, guider, conseiller, chercher, analyser, comprendre et accompagner. Ce métier est très gratifiant et pertinent pour moi. 

Je me sens à ma place ! Je suis enfin alignée avec mes valeurs.

 

Anne-Elisabeth

 

 

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