Élodie, d’infirmière à future étudiante en journalisme
Parfois l’introspection et le soutien qu’apporte un coaching mettent en lumière des voies bien différentes par rapport au métier d’infirmière. Élodie est IDE libérale, suite à son travail avec Charlotte K, elle s’oriente maintenant vers un parcours qui la mène d’infirmière à un cursus d’études en journalisme.
Un métier qui, de prime abord, s’éloigne des soins mais dans lequel il est tout à fait possible de mettre à profit ses connaissances techniques sur le monde de la santé par exemple.
Et c’est ce que souhaite Élodie, qui veut travailler dans la presse santé/société. Notre invitée a d’ailleurs commencé à rédiger des articles pour la revue ActuSoins dédiée aux infirmiers.
Le métier de journaliste est extrêmement polyvalent, il va de la radio à la vidéo en passant par les journaux web ou papiers. Avoir une expérience précédente dans un autre domaine représente un avantage qui viendra nourrir ce nouveau projet professionnel.
Au cours de cette interview, Élodie nous raconte son cheminement, d’infirmière à future étudiante en journalisme.
Elle attend actuellement de pouvoir passer la deuxième partie du concours pour être admise dans une formation dont elle va te parler dans cet article.
Raconte-nous ton parcours en toute transparence.
« J’ai obtenu mon diplôme d’infirmière en 2011.
Devenir infirmière était un choix, j’aimais profondément ma profession. Dès l’obtention de mon diplôme j’ai travaillé dans des services très techniques comme la réanimation et la salle de réveil pendant 9 ans environ.
Mais les conditions de travail et la souffrance des patients m’ont épuisée. Suite à ces 9 années, je suis partie 6 mois en Nouvelle Calédonie et à mon retour j’ai cherché un poste hors des soins que j’ai trouvé en santé publique à l’ARS. Mais je n’ai pas été épanouie par ma fiche de poste.
Au bout d’un an, j’ai décidé de quitter l’ARS. Je me suis installée en libéral dans un cabinet où je suis actuellement.
J’ai également effectué des vacations à l’Opéra National de Paris de 2017 à 2019 en tant qu’infirmière de santé au travail. »
Comment as-tu trouvé ta nouvelle voie ?
« Cela fait environ 5 ans que je me pose la question d’une éventuelle reconversion professionnelle.
J’ai toujours cherché l’épanouissement au travail avec une vraie reconnaissance. Ce que je ne retrouve plus actuellement dans ma profession d’infirmière. Je me suis toujours intéressée au journalisme sans savoir vraiment qu’il était possible que j’en devienne une un jour. Mon collègue actuel m’a parlé d’un article sur notre logiciel évoquant un bilan de compétence spécialisé pour les infirmières.
Je l’ai vu comme un signe et je me suis inscrite. »
Comment s’est passé ton départ de ton précédent job ?
« Je n’ai pas encore quitté mon job en libéral. J’ai prévenu mon collègue que je le quitterai en septembre (soit pour entrer en école de journalisme après l’obtention de mon concours pour la rentrée de septembre avec la possibilité de rentrer en alternance, soit pour trouver un CDD me permettant l’ouverture de droit au pôle emploi pour la rentrée de 2023). »
Comment ont réagi tes proches ?
« Mes proches ont tous réagit de façon positive. Mon cercle proche est très aidant. Ils me voient malheureuse depuis bien trop longtemps et sont conscient de mon besoin de changement. »
Tu as suivi la formation de ma vie d’IDE à ma vie IDEale, que dirais-tu à ceux qui hésitent aujourd’hui ?
« Cette formation est pour moi plus qu’un bilan de compétence. Elle est un vrai travail d’introspection et de recherche de notre profond intérieur qui nous aide à y voir plus clair dans nos passions, envies …
Je la conseille vraiment.
Elle peut simplement nous permettre d’appréhender différemment les problématiques de notre profession et nous aider à obtenir les cartes pour les affronter. »
En quoi consiste ton projet professionnel aujourd’hui ?
« J’ai tenté un concours d’entrée en master de journalisme cette année.
Cette école, rattachée à l’Université Paris-Dauphine, reconnait notre diplôme (avant la réforme de 2012) comme grade licence, ce qui est vraiment super motivant et gratifiant !!! Il s’agit de l’institut pratique de journalisme dans le 9ème arrondissement de Paris.
Mais les places sont très chères dans cette école. La probabilité de l’obtenir du premier coup est faible bien qu’ils apprécient les profils de reconversion professionnelle. Si je ne l’obtiens pas cette année, je tenterai d’autres écoles l’année prochaine. En attendant, je commence à écrire des articles pour le magazine ActuSoins après avoir pris contact avec la rédactrice en chef du magazine de santé.
Les articles que j’écris sont plus précisément axés sur les bonnes pratiques IDE. Le premier concerne la pose de VVP en pédiatrie et le deuxième concerne la prise en charge des patients sous dialyse péritonéale à domicile. »
Quelles sont tes projets/ tes rêves ?
« Mon projet serait de devenir journalisme de presse écrite en santé/société. Peu importe le chemin pour y parvenir, j’ai espoir qu’au final j’y accède. »
Comment gères-tu la transition financière ?
« C’est, à mon avis, la partie la plus anxiogène. Mais on a l’avantage de vivre dans un pays avec plusieurs possibilités.
Il faut juste avoir de la patience et de la motivation. L’école à laquelle j’ai postulé propose une formation en alternance.
Je vais faire la demande mais les places sont limitées. J’ai parallèlement contacté un conseiller de pôle emploi qui m’a indiqué la démarche à suivre pour obtenir un financement de leur part, sachant que je suis en disponibilité et en libéral. Il me faut démissionner de la fonction publique, quitter mon statut de libéral, obtenir un CDD de minimum 6 mois et avoir un projet en béton.
Avec tout ça, mes droits seront ouverts et j’obtiendrai un maintien de salaire de 70 à 100%. »
Quelles sont les difficultés d’une reconversion ? Comment y faire face ?
« Elles sont multiples (manque de confiance en soi, peur de l’échec, difficulté financière …). Mais aucune n’est insurmontable, il faut les prendre les unes après les autres. »
Comment as-tu géré ta vie de maman et ta reconversion en parallèle ?
« J’ai un enfant de 2 ans donc ce n’est pas simple, j’ai parfois l’impression d’effectuer trois journées en une mais je suis super bien entourée, ce qui aide vraiment. »
Quels conseils donnerais-tu à quelqu’un qui souhaite se lancer dans une reconversion mais n’a pas encore osé franchir le pas ?
« Ne pas hésiter à faire la formation, elle est prise en charge par le CPF donc il n’y pas d’enjeux réels.
Pour ce qui est de sauter le pas et changer de métier, je pense sincèrement qu’à partir du moment où nous ne sommes plus épanouies dans notre profession, il faut changer.
On y passe trop de temps pour être malheureux. »
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Quelques précisions sur la reconnaissance au grade de licence.
Comme Élodie l’évoque plus haut, pour ce master, le diplôme d’infirmière est reconnu en niveau Licence.
Dans le décret n° 2010-1123 du 23 septembre 2010, tu pourras lire dans l’article 1 :
« Le grade de licence est conféré de plein droit aux titulaires des titres ou diplômes relevant du livre III de la quatrième partie du code de la santé publique délivrés au nom de l’État dont le diplôme d’Etat d’infirmier (disposition applicable aux étudiants ayant accompli leurs études conformément aux règles régissant l’obtention du diplôme d’État d’infirmier à compter de la rentrée de septembre 2009). »
On constate cependant, en consultant le répertoire national des certifications professionnelles, que l’obtention du diplôme d’État d’infirmier confère un garde de licence sans pour autant spécifier une année d’obtention de diplôme.
Le débat concernant cette reconnaissance perdure, à cause d’une équivalence sans réelle création d’une licence en soins infirmiers mais également pour la raison que je viens d’évoquer : la non prise en compte des IDE diplômés avant la réforme et qui avaient pourtant des études plus longues.
Si tu souhaites lire un article plus détaillé sur le sujet, n’hésites pas à écrire à Charlotte K à l’adresse suivante [email protected] ou bien sur les réseaux sociaux.
Et en ce qui concerne la formation ?
La formation dont il est question dans ce témoignage se déroule à l’Institut pratique de Journalisme de Paris.
Si le sujet t’intéresse, dans cette vidéo, Eric Nahon, directeur adjoint de l’IPJ Dauphine, explique le contenu du master 1 et du master 2.
Pour les postulants, l’admissibilité puis l’admission en master s’effectuent via un concours en 2 phases :
+ Une étape d’admissibilité avec la présentation d’un dossier, une présentation du candidat en visioconférence avec deux questions posées et une partie de rédaction avec la production de 3 textes.
+ Un oral d’admission durant lequel le candidat devra exposer son parcours, ses motivations et répondre à des questions ou bien donner son avis sur des sujets d’actualité.
Ce format te plait et t’inspire ? Tu peux retrouver le témoignage de Giulia, d’infirmière à massothérapeute.
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