Estelle, d’infirmière à créatrice d’accessoires personnalisés
Estelle a trouvé un équilibre après un parcours mouvementé : un travail qu’elle adore, une crise Covid éprouvante, un burn-out avec récidive. Suite à ces évènements, elle sait qu’elle ne veut plus être infirmière mais pour quoi faire ?
Elle te raconte son expérience, son accompagnement avec l’équipe Charlotte K et ses nouveaux projets, loin des services hospitaliers, du stress et des plannings compliqués.
Raconte-nous ton parcours
« Mon projet de base était de devenir puéricultrice, c’est pour cela que j’ai commencé mes études d’IDE en 2010.
J’ai eu finalement le déclic en stage de 2ème année quand je suis allée en service de cardiologie soins intensifs. Ce que j’aime, ce sont les services intensifs.
J’ai donc demandé mon stage pré-pro en service de réanimation. C’est le stage que j’ai le plus aimé, une révélation.
J’ai donc postulé pour ce service en sortie de diplôme.
2 mois après la remise des diplômes, j’ai commencé mon premier poste en tant qu’IDE en service de réanimation. Autant dire que j’ai passé une sacrée paires de nuits blanches…
J’ai adoré travaillé en réanimation. »
2015 a été un premier tournant
« Des changements dans mon service, des plannings chargés et d’autres évènements font que je fais mon 1er burn out.
En arrêt pendant presque 1 an, il faut que je me trouve un nouvel objectif.
Mon petit premier, Raphaël, voit le jour en novembre 2016. La réa me manque, j’y retourne.
Le retour dans mon service se passe plutôt bien, je me sens bien je reprends confiance en moi grâce à cette reprise plutôt réussie.
2019, naissance de mon petit 2ème Timothée. »
Et là, le covid fait une entrée fracassante dans nos vies.
« Je suis à l’hôpital de Dunkerque, une des villes les plus touchées par le covid.
Il y a trop de patients et pas assez de places, les décès s’accumulent, bref une horreur…
Le covid se termine. Il manque de personnels dans les étages et je dois faire des remplacements.
Je n’ai jamais fait de service conventionnel, je stress ++
Je sens que je dors de plus en plus mal, j’ai mal au ventre, je pleure sur mes repos à l’idée de revenir travailler. Bref le burn out est là mais je n’y prête pas attention et je continue sans écouter les signaux que m’envoie mon corps. »
Et puis arrive ce fameux jour de juillet.
« Un patient me donne des coups de pied à plusieurs reprises et c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase.
Je m’écroule, je pleure jours et nuits, je suis au fond du trou. Il est impossible que j’y retourne. Je vois mon médecin traitant que me dit que je dois m’arrêter.
Je sais au plus profond de mon être, dans mes tripes qu’infirmière, c’est terminé pour moi.
Mais quoi faire ? Je n’ai fait qu’infirmière toute ma vie.
Je tombe sur des publications de Charlotte K sur les réseaux. Il faut que je fasse cette accompagnement. J’en ai besoin. Je suis désespérée, je ne vois aucune perspective d’avenir.
Je commence donc l’accompagnement en décembre 2022. »
En quoi l’accompagnement t’a-t-il aidé ?
« J’ai adoré l’accompagnement.
Pendant les rendez-vous avec Fanny, je lui demandais comment il était possible de rejoindre l’aventure Charlotte K tellement je trouvais ce qu’elle faisait génial.
En parallèle de l’accompagnement, je me suis mise à la couture pour m’occuper l’esprit.
En réalisant les différents modules et mon ikigai, il ressortait que je voulais aider et la couture.
J’étais donc partie en fin d’accompagnement sur l’idée de devenir coach en reconversion professionnelle et de pouvoir aider les personnes qui comme moi sont passées par le burn out.
J’ai postulé à Charlotte K mais malheureusement vous n’aviez pas de besoin à ce moment là.
J’ ai donc réalisé les enquêtes métiers. Elles m’ont permises d’accepter l’idée que je n’étais pas guérie.
Comment aider quelqu’un quand nous ne sommes pas nous-même remises ?
J’ai discuté avec une coach de Charlotte K (Sandrine) qui m’a ouvert les yeux. « Fais ce que tu aimes concentre-toi dessus et le reste viendra. »
J’ai donc continué dans la couture, j’ai acheté une brodeuse. J’ai suivi des heures de tutos, passé des heures devant mes machines.
Et je n’ai plus pensé à mon avenir, simplement à ce que j’aimais.
J’ai voulu ouvrir ma micro entreprise sans vraiment oser (peur financière, etc.)
Je suis partie en vacances, j’ai lu le livre Le bazar du zèbre à pois, je me suis entourée des bonnes personnes et j’ai sauté le pas.
J’ai demandé ma disponibilité en janvier 2024. »
J’ai ouvert L’étoffe d’un rêve dans la foulée.
« L’étoffe d’un rêve, c’est une petite entreprise où je vends mes créations d’articles femme, enfant, bébé personnalisés.
Mon activité me convient mieux car je gère mon planning. Je ne suis plus en contact de situation difficile émotionnellement parlant.
Je me sens alignée avec mes valeurs.
Pour le moment il m’est encore compliqué de savoir bien équilibrer vie pro/vie perso mais cela va venir ! »
Quels sont tes projets pour la suite ?
« La création de mon site internet !
Réussir à me dégager un salaire que j’ai fixé en objectif. J’ai aussi postulé en tant que coach chez Charlotte K.
Mes projets seraient donc de vivre mon activité professionnelle en slashing. »
Quelles sont les difficultés d’une évolution professionnelle selon toi, et comment les dépasser ?
« Je dirais que les difficultés sont liées à l’entreprenariat et les montagnes russes émotionnelles que cela engendre. Je pense que cela s’appréhende avec le temps.
Aussi ce fameux syndrome de l’imposteur qui n’est pas évident à dépasser mais avec l’expérience cela devrait changer. »
Comment as-tu géré ta vie de maman et ce processus en parallèle ?
« En tant que maman, j’essaye de travailler au maximum sur leurs heures d’école et j’essaye de décrocher quand ils sont présents mais c’est encore quelque chose qui est assez compliqué.
Heureusement que les enfants étaient en âge d’être scolarisés, je pense que les choses auraient été plus compliquées s’ils étaient encore en bas âge.
Après cela peut être gérable en travaillant quand ils sont couchés, font la sieste etc., mais j’aurais avancé beaucoup moins vite dans le processus.
Je me sens aussi soulagée de pouvoir être présente, lorsqu’ils sont malades et que je ne dois pas chercher de solution de garde de secours je suis à la maison.
C’est plus facile pour les activités extra scolaires. Je planifie mon planning et je sais que ce temps-là est consacré aux enfants (choses que je ne pouvais pas faire en étant postée). »
As-tu 5 conseils à donner à une infirmière qui souhaite se lancer en auto-entreprise ?
« Mes 5 conseils seraient :
1- Ne pas hésiter à demander de l’aide, chercher de l’aide auprès des organismes compétents, ne pas rester seule et essayer de se trouver un « réseau de collègues artisanes « avec qui tu peux échanger et qui pourront te soutenir dans les moments de down.
2- Bien échanger avec son partenaire concernant ce changement de vie et voir si tout est ok pour lui car malgré lui il va être impliqué dans l’aventure et lui aussi va être un pilier essentiel dans cette aventure.
3- Ne pas croire cette croyance limitante que l’on ne sait que être infirmière et que l’on ne sait faire que cela.
4- Ne pas croire qu’il y aura un bon moment pour se lancer, le moment idéal n’existe pas, on réfléchit à son projet et à un moment donné il faut se lancer même si tout n’est pas parfait sinon on ne se lancera jamais.
5- Ne pas laisser les peurs des autres remettre en doute son projet (du style : « C’est bien ton projet mais tu ne pourra jamais en vivre, mais le marché est saturé, on en voit plein des entreprises comme cela »). Chacun a sa place avec sa propre créativité. »
Un grand merci Estelle pour ton témoignage et félicitation pour ton parcours.
Pour découvrir ses créations, RDV sur son compte Instagram @l.etoffe.d.un.reve
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