Infirmière en humanitaire : comment se lancer ?
Tu rêves de voyager ? D’apporter ton aide à des populations qui en ont besoin ? De découvrir de nouvelles cultures, de nouveaux pays ? De changer de décor ?
Alors les missions humanitaires sont peut-être faites pour toi.
Notre métier d’infirmière nous permet de travailler dans des contextes très différents. Le tout, c’est de savoir comment, dans quel cadre etc.
Dans cet article, je vais te donner un maximum d’informations sur les missions humanitaires en tant qu’infirmière. Si tu as des questions, des remarques ou envie d’apporter ton témoignage, écris un commentaire et je te recontacterai avec plaisir 🙂
Infirmière en humanitaire : comment se lancer ? C’est parti
Qu’est-ce qu’une mission humanitaire pour une infirmière ?
Le terme « humanitaire » désigne une action menée pour protéger, secourir et améliorer les conditions de vie des populations qui en ont besoin. Ces situations peuvent être causées par des guerres, des catastrophes naturelles, des crises sanitaires ou encore une grande pauvreté.
L’action humanitaire repose sur plusieurs principes, définis par des organisations internationales comme la Croix-Rouge et les Nations Unies :
- Humanité : venir en aide à toute personne dans le besoin, sans distinction de nationalité, de religion ou d’appartenance politique.
- Neutralité : ne pas prendre parti dans un conflit ou une crise, afin de garantir un accès aux victimes.
- Impartialité : l’aide est apportée uniquement en fonction des besoins, sans discrimination.
- Indépendance : l’action humanitaire ne doit pas être influencée par des intérêts politiques, économiques ou militaires.
Les différents types d’intervention humanitaire
Il existe deux grandes formes d’action humanitaire :
- L’humanitaire d’urgence : on apporte une réponse immédiate à une catastrophe naturelle, un conflit ou une crise sanitaire. L’objectif est de donner une aide rapide aux populations touchées : soins médicaux, distribution de nourriture, d’eau potable ou d’abris temporaires.
- L’humanitaire de développement : cette approche est différentes, elle n’est pas dans un moment de crise spécifique. Elle est sur un temps long pour améliorer durablement les conditions de vie des populations. Elle peut inclure la reconstruction d’infrastructures, le renforcement des systèmes de santé ou encore des programmes d’éducation et de prévention.
Dans tous les cas, l’humanitaire implique une intervention directe sur le terrain, au plus proche des populations concernées, avec pour objectif de leur apporter un soutien concret et efficace.
Tu l’auras compris, une mission humanitaire, c’est bien plus qu’un simple voyage à l’étranger : c’est un engagement, un dépaysement, une aventure.
En tant qu’infirmière, grâce à tes compétences, tu peux intervenir de multiples façons. Nous allons les détailler dans la partie suivante.
Une chose est sûre : chaque mission est unique, mais l’idée reste la même : soigner, accompagner et transmettre.
Quel est le rôle de l’infirmière en mission humanitaire ?
En tant qu’infirmière en mission humanitaire, ton intervention dépendra bien sûr du contexte et du type de mission, mais tu pourras être amenée à :
- Intervenir en urgence après une catastrophe naturelle ou un conflit : on parle ici de prise charge des blessés, d’assurer les premiers soins et de participer à la mise en place de structures médicales temporaires.
- Participer à des campagnes de vaccination : dans les zones où certaines maladies restent endémiques, l’IDE contribue aux efforts de prévention en administrant des vaccins et en sensibilisant les populations aux enjeux de santé publique.
- Renforcer les équipes locales dans les dispensaires ou les hôpitaux : l’infirmière vient aussi en soutien aux soignants sur place, qui manquent souvent de ressources ou de personnel, et apporte une aide précieuse pour assurer la continuité des soins. Tu vas découvrir à la fin de cet article, le témoignage de Véronique qui est partie dans le cadre d’un programme de chirurgie.
- Former les professionnels de santé locaux : C’est dans ton décret de compétences et profondément ancré dans notre rôle. Tu pourras être amenée à partager tes compétences et tes connaissances en matière de soins infirmiers, d’hygiène et de gestion des urgences pour renforcer l’autonomie du personnel et des structures médicales sur place.
L’infirmière en humanitaire doit s’adapter à des conditions de travail parfois difficiles, avec peu de moyens et dans des contextes instables. Son engagement ne se limite pas aux soins : elle contribue aussi à la transmission de bonnes pratiques et à l’amélioration des systèmes de santé locaux.
Quels sont les différents statuts d’infirmière en humanitaire ?
Il existe plusieurs façons de partir en mission :
- Bénévole : Tu t’engages sur une mission courte (quelques semaines), sans rémunération. Parfois, les frais (transport, logement) sont à ta charge.
- Volontaire : Statut intermédiaire, tu reçois une indemnité et certains frais sont pris en charge, notamment via le Volontariat de Solidarité Internationale (VSI).
- Travailleur humanitaire : C’est un emploi rémunéré, avec contrat de travail, couverture sociale et prise en charge des frais. Cela concerne principalement les missions longues (6 mois à plusieurs années).
Bon à savoir : Pour une première expérience, le volontariat est souvent une bonne porte d’entrée !
Quelles sont les qualifications requises pour être infirmière humanitaire ?
Le DE est bien évidemment un prérequis 🙂
Ensuite, cela dépend des ONG ou organisations avec lesquelles tu vas partir.
Certaines ne recrutent pas des infirmières juste sorties de l’école. Elles recherchent des professionnelles capables de gérer des situations complexes et de s’adapter à des environnements parfois instables.
Voici les principales exigences :
- Une expérience de deux à trois ans minimum, souvent demandée par les organisations.
- Des compétences en soins d’urgence, pédiatrie ou infectiologie, sont un atout important.
- Une formation complémentaire selon les missions, par exemple en médecine tropicale ou en santé publique.
- Une bonne maîtrise de l’anglais, voire d’autres langues en fonction de la zone d’intervention.
Au-delà des qualifications, il faut être capable de travailler dans des conditions difficiles, avec des ressources limitées.
L’adaptabilité, l’autonomie et la résistance au stress sont des qualités à avoir, de même qu’une grande ouverture d’esprit.
Comment et avec qui partir en mission humanitaire ?
Le choix de l’organisation avec laquelle partir en mission humanitaire est le plus important.
Il faut s’orienter vers une structure sérieuse, reconnue pour son expérience sur le terrain et la qualité de son accompagnement avant, pendant et après la mission.
Chaque ONG a ses spécificités et son mode d’intervention.
Voici quelques organisations de référence dans le domaine de l’humanitaire :
- Médecins Sans Frontières (MSF) : spécialisée dans les interventions d’urgence, MSF intervient rapidement en cas de catastrophes naturelles, de conflits armés ou d’épidémies. L’organisation propose également des missions de plus longue durée pour soutenir les structures de santé locales.
- Médecins du Monde (MDM) : engagée dans la défense des droits humains, cette ONG allie soins médicaux et actions pour améliorer l’accès aux soins des populations les plus vulnérables.
- La Croix-Rouge : présente dans de nombreux pays, elle assure aussi bien des missions d’urgence que des programmes de développement à long terme, notamment dans les domaines de la santé, de la prévention et de l’assistance aux populations déplacées.
- Action Contre la Faim (ACF) : spécialisée dans la lutte contre la malnutrition, cette organisation intervient auprès des populations en insécurité alimentaire, en proposant des programmes de nutrition, d’accès à l’eau potable et de santé publique.
Avant de postuler, il est essentiel de bien se renseigner sur chaque organisation : quelles sont leurs valeurs, leurs critères de recrutement, les types de missions proposées, et les conditions de travail sur le terrain.
Certaines ONG demandent un engagement minimum, d’autres privilégient les profils ayant déjà une expérience en humanitaire ou dans des contextes difficiles.
Prends le temps d’étudier ces éléments +++. Cela te permettra de choisir une mission qui correspond à tes compétences et à tes attentes.
6 critères pour savoir si l’organisme est sérieux
Tu vas me demander : « Comment savoir si l’organisme est sérieux, s’il va bien m’encadrer et m’aider si besoin ? »
Je te donne 6 critères importants :
La réputation et l’expérience sur le terrain
- Vérifie depuis combien de temps l’organisation existe et dans quels pays elle intervient.
- Consulte des témoignages d’anciens volontaires ou travailleurs humanitaires, interroge-les.
- Privilégie les ONG ayant une solide réputation, comme Médecins Sans Frontières, Médecins du Monde ou la Croix-Rouge.
La transparence des financements
- Un organisme sérieux doit être en mesure d’expliquer comment il est financé et comment il utilise ses ressources.
- Vérifie si l’ONG publie ses rapports financiers et ses bilan d’activités, accessibles sur son site internet ou sur des plateformes spécialisées.
- Méfie-toi des structures demandant des frais d’inscription élevés sans justification claire de leur utilisation.
Le cadre juridique et contractuel
- Assure-toi que l’organisation propose un contrat clair, précisant la durée de la mission, les responsabilités et les conditions de travail.
- Vérifie si une assurance santé et responsabilité civile est incluse ou si elle doit être souscrite individuellement.
- Dans le cas d’un volontariat encadré (ex. Volontariat de Solidarité Internationale – VSI), l’organisme doit être agréé par l’État.
Les conditions d’encadrement et de formation
- Une ONG sérieuse assure un minimum de formation avant le départ (sur les risques sanitaires, la culture locale, la logistique, etc.).
- Vérifie si tu seras accompagnée sur le terrain par une équipe de professionnels ou si tu seras livrée à toi-même.
- Un suivi psychologique ou un débriefing post-mission est aussi un bon indicateur du sérieux de l’organisation.
La clarté des missions proposées
- Un organisme fiable définit clairement le rôle des infirmières sur le terrain et ne te propose pas de réaliser des actes médicaux en dehors de ton champ de compétences (attention au glissement de taches, surtout dans des contextes un peu chaotiques)
- L’ONG doit préciser quelles sont les attentes, les horaires, les conditions de vie et les défis potentiels.
Les avis et recommandations officielles
- Consulte des plateformes de référence comme Coordination Sud, France Volontaires, ou les sites des Ministères des Affaires étrangères et de la Santé.
- Vérifie si l’ONG est affiliée à des réseaux humanitaires reconnus, comme l’ONU, l’OMS ou la Fédération Internationale de la Croix-Rouge.
Quelle est la rémunération d’une infirmière en mission humanitaire ?
Tout va dépendre du statut sous lequel tu pars :
En tant que bénévole, tu ne touches pas de salaire mais certaines ONG prennent en charge les frais de mission.
Si tu pars comme volontaire, tu peux avoir des indemnités de 500 à 1 500€/mois selon l’organisation.
Enfin, les travailleurs humanitaires sont rémunérés entre 1 800 et 3 000€/mois, avec prise en charge du logement, transport et assurances.
Si l’aspect financier est important pour toi, renseigne-toi bien avant de signer, car les conditions varient d’une ONG à l’autre.

Témoignage de Véronique, infirmière partie en mission humanitaire
Véronique est partie avec Caravanes Solidaires, une ONG humanitaire d’urgence. Elle fait également partie de la Réserve Sanitaire, un dispositif mis en place par Santé Publique France. (Dis-moi si tu serais intéressée par un article sur ce sujet ?)
Dans quel cadre es-tu partie en mission humanitaire ?
« L’envie était présente depuis un moment. J’avais rencontré une IDE qui était déjà partie en mission mais je ne me sentais pas à ce moment-là capable (je travaillais en crèche et il s’agissait d’un poste en sspi).
Les années ont passées puis j’ai fait un retour aux soins après 20 ans d’arrêt et en parallèle un DU en médecine tropicale et maladies infectieuses. Quelques temps après l’obtention du DU, j’ai revu cette IDE qui m’a donné les contacts. Je les ai appelés le lendemain. Quelques jours plus tard, ils m’ont rappelée; une place était dispo pour la mission à venir et un mois plus tard, je participais à ma première mission. »
Quel était ton poste là-bas ?
« J’étais IDE en salle de réveil avec un suivi post-op immédiat. »
Au niveau financier, comme ça se passe ?
« Il faut d’abord adhérer à l’association (20 euros) puis il y a une participation financière pour participer à une mission (200 euros. Ces 2 montants sont défiscalisables à 66%.
Le transport, l’hébergement et les repas sont pris en charge par l’association. »
Quels conseils donnerais-tu à une infirmière qui veut partir en mission humanitaire ?
« Je recommande de faire le séminaire de l’association Mission Humanitaire qui permet de prendre conscience de ce que l’on peut être amenée à rencontre.
Concernant la réserve sanitaire, les missions proposées sont également riches d’expériences pour plusieurs raisons : travail en mode dégradé mais Santé Publique France reste vigilante sur le respect des horaires et des conditions. Il y a également des missions vaccination, maraude et santé publique ainsi que la vie en communauté. Ces missions sont rémunérées. Ces expériences permettent de voir si on est adaptable et adapté pour ce genre de situations. »
Un grand merci Véronique pour ton témoignage.
Foire aux questions
Je veux partir en mission humanitaire, comment faire ?
Pour partir en mission humanitaire en tant qu’infirmière, commence par identifier le type de mission qui t’intéresse (urgence ou développement). Ensuite, renseigne-toi sur les ONG qui recrutent des infirmières, vérifie leurs critères et envoie ta candidature. Une fois sélectionnée, tu suivras souvent une formation préparatoire avant le départ.
Quelles sont les compétences ou expériences demandées pour partir en mission humanitaire ?
La plupart des ONG demandent une expérience de 2 à 3 ans en soins infirmiers. Des compétences en soins d’urgence, pédiatrie ou infectiologie sont un atout. Il est aussi essentiel d’avoir une bonne capacité d’adaptation, une autonomie dans des contextes précaires et une maîtrise de l’anglais pour communiquer efficacement sur le terrain.
Comment choisir la bonne organisation pour partir ?
Il est important de vérifier la réputation et l’expérience de l’ONG, sa transparence financière, l’encadrement proposé, et le cadre juridique du contrat. Privilégie des organisations reconnues comme Médecins Sans Frontières, Médecins du Monde ou la Croix-Rouge, qui assurent un suivi sérieux avant, pendant et après la mission.
Quelles sont les conditions d’exercice en mission humanitaire pour une infirmière ?
Les conditions de travail varient selon la mission et le contexte. Les infirmières en mission humanitaire doivent souvent composer avec un manque de matériel, des infrastructures précaires et des horaires intenses. L’adaptabilité, la gestion du stress et la capacité à travailler en équipe sont essentielles. Selon la mission, tu peux être amenée à intervenir dans des zones de conflits, des camps de réfugiés ou des hôpitaux sous-équipés.
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