Infirmière et formatrice en premiers secours
Sais-tu qu’en cas d’arrêt cardiaque, si aucun massage n’est engagé, l’espérance de vie de la victime chute de 10% toutes les minutes ?
Conscientes de ce besoin vital, deux infirmières, Lydie et Margot, ont fait le choix de devenir formatrices en premiers secours.
Elles ont travaillé et travaillent encore auprès de différents publics pour leur enseigner les bons gestes, toutes les deux avec des statuts différents.
Si tu veux savoir comment devenir formatrice en premiers secours, quels sont les statuts adaptés en fonction des missions que tu veux mener. Si tu te poses la question de faire ce métier en plus de ton métier d’infirmière ou alors de passer de l’un à l’autre…
Alors cet article est pour toi.
Merci Lydie et Margot pour vos témoignages, merci à vous toutes qui répondez à mes sollicitations sur le groupe Facebook, votre soutien est très précieux dans la réalisation des articles.
Avant de nous lancer dans le vif du sujet, petite précision, je n’évoquerai pas dans cet article, pour des raisons évidentes de longueur la formation Premiers Secours en Equipe.
Etre infirmière et formatrice en premiers secours, c’est parti !
Les premiers secours, qu’est-ce que c’est ?
Oui cette question peut sembler vraiment basique mais je fais tout de même un petit rappel.
Les premiers secours sont les premiers gestes à effectuer en cas d’urgence.
Cela se résumerait en 3 mots : Protéger, Alerter, Secourir
Des formations ouvertes à tous permettent de connaitre, d’acquérir les gestes qui sauvent pour agir efficacement en cas de problème.
Par exemple :
On sait qu’en cas d’arrêt cardiaque, si aucun massage n’est engagé, l’espérance de vie de la victime chute de 10% toutes les minutes.
Il est donc urgent, dans ce cas extrême comme dans bien d’autres, qu’un maximum de personnes soient formées pour sauver des vies avant l’arrivée des secours.
Quel est le rôle d’une formatrice en premiers secours ?
Le métier d’une formatrice en premiers secours est d’aller transmettre les bonnes pratiques et les gestes de premiers secours à différentes populations, lors de formations institutionnalisées ou aux seins des entreprises, des écoles etc.
Ce travail peut être bénévole ou rémunéré en fonction du choix personnel.
La formatrice peut travailler de manière indépendante, ce qui est le cas de Margot dont tu vas découvrir le témoignage, ou en rejoignant une association comme Lydie.
C’est une mission de santé publique, qui demande une grande capacité d’adaptation pour transmettre les bons gestes et les bons réflexes à des publics variés, enfants, adolescents, adultes, en entreprise, en prison etc.. Mais cela rend également ce métier très enrichissant.
Prérequis pour devenir formatrice en premiers secours
Pour devenir formatrice en premiers secours, il est obligatoire d’avoir fait des formations, en fonction de ce que vous choisirez d’enseigner.
+ Pour être formateur PSC1, il faut avoir fait la formation PSC1 dans les 3 années qui précèdent.
La formation PSC1 ou Prévention Premier Secours Civique de niveau 1 (anciennement AFPS) permet d’acquérir les gestes de premiers secours pour réagir face à des urgences de la vie quotidienne : blessures, brulures, perte de connaissance, arrêt cardiaque etc.
Elle s’effectue auprès d’organismes agréés comme la croix rouge ou la protection civile.
La formation est accessible à partir de 10 ans et dure 7 heures.
+ Pour être formateur SST ou Sauveteur Secouriste du Travail, il faut avoir fait la formation SST et avoir validé des compétences de base en prévention des risques professionnels.
La formation SST dure 2 jours et est applicable au milieu de l’entreprise. Elle comprend, en plus des gestes d’urgence, une partie sur le repérage des risques professionnels et sur la prévention de ces risques.
+ Pour être formateur AFGSU, il faut être professionnel de santé en exercice, être titulaire de l’AFGSU2 et être déjà formateurs permanent dans un institut de formation.
L’AFGSU est la formation obligatoire pour tous les professionnels de santé. Elle vise à les entrainer à la prise en charge d’urgences médicales.
Si tu souhaites un article dédié à cette formation, écris-moi un petit mot en commentaire et je creuserai le sujet
Formations pour être formatrice en premiers secours
J’ai évoqué dans le chapitre précèdent trois formations possibles.
Nous allons les détailler :
- BNMPS
La formation pour devenir formatrice en premiers secours et pouvoir enseigner la PSC1 est le Brevet National de Moniteur de Premiers Secours (BNMPS).
Cette formation dure 83h et est dispensée par un organisme public habilité ou une association nationale agréée (Croix-Rouge, Protection civile etc.)
Coût : entre 600 et 1000 euros
- Formateur SST
Les formations de formateur SST sont dispensées par un formateur de formateurs certifié par le réseau Assurance maladie Risques professionnels / INRS.
Tu trouveras toutes les informations ici : devenir Formateur SST ou ici Union départementale des premiers secours.
Cout de la formation : environ 200 euros
- Formateur AFGSU
La formation dure 11 jours, elle s’effectue dans un centre de formation agréé.
Elle comporte une partie axée sur la pédagogie et des analyses de pratiques.
Tu peux te rendre sur le site internet du centre d’enseignement des soins d’urgence du CHU de Lille pour connaitre le programme en détail.
Cout de la formation : environ 1800 euros
Quels statuts ? Est-ce compatible avec une poste d’IDE ?
En fonction de ton contrat de travail en tant qu’IDE, il peut être possible de cumuler plusieurs activités salariées ou en auto-entreprise.
Il est possible également d’être bénévole.
Pour savoir comment cumuler plusieurs activités en tant qu’infirmière, je t’invite à lire l’article dédié sur le sujet.
Qualités à avoir pour être formatrice en premiers secours
Il faut avoir le gout de la transmission, être pédagogue et faire preuve de patience.
La création des séances, même si le cadre est donné, demande de la créativité.
Une formatrice doit faire preuve d’une bonne organisation et être capable de se remettre en question pour faire évoluer ses méthodes et se former de manière constante.
Témoignage de Lydie
Peux-tu te présenter et présenter ton parcours ?
« J’ai été passionnée très jeune par le secourisme parce que j’ai été confrontée très tôt à un accident. Je n’ai pas envie de revivre la situation et que les gens vivent ce que j’ai vécu.
A 18 ans, j’ai passé les examens et j’ai commencé à former les gens.
J’ai enchainé avec des formations pour le secourisme en équipe : PSE1 et 2.
J’ai formé des pompiers, des équipes de secours.
Dans la suite logique, j’ai fait mes études d’infirmière.
Aujourd’hui, après un burn out, j’ai totalement changé de milieu et je suis devenue créatrice en couture créative et personnalisée.
La formation me manque mais c’est un milieu où il faut être au taquet tout le temps, les normes et pratiques changent souvent car la recherche évolue.
Il faut faire des recyclages régulièrement pour garder son monitorat.
Au bout d’un certain nombre d’année sans exercer et sans remise à jour, on perd son monitorat. Comme je n’ai pas exercé pendant mes grossesses, j’aurai besoin de le repasser pour être formatrice à nouveau. »
Comment as-tu fait pour y arriver (formation, timing) ?
« Je me suis formée avec la Croix Rouge au monitorat AFPS puis CFAPSE.
La formation avait lieu les week-ends.
Jeune infirmière, j’ai été pompiers volontaire et je faisais la formation des jeunes pompiers qui arrivaient »
Quel est ton statut ?
« J’ai été bénévole.
J’ai eu la chance aussi d’être salariée pour payer mes études d’infirmières (vacances d’été) »
Quelles étaient tes missions en tant que formatrice ?
« Il y a un objectif à remplir, c’est que les apprenants aient compris les gestes à faire et à ne pas faire : Passer une alerte correcte, protéger, ne pas aggraver la situation etc.
Quand j’ai commencé, il y avait une évaluation à la fin de la formation qui pouvaient ne pas être réussie.
Ensuite, les choses ont évolué, les critères ont baissé et maintenant un certificat est délivré pour avoir assister à la formation.
La formation est légale et comprend un face à face pédagogique avec un certain nombre de choses à apprendre.
En tant que formateur, nous avons un cahier des charges à remplir.
On nous remet un cahier de suivi avec les choses à enseigner, la pédagogie, les gestes à apprendre.
C’est intéressant, tu vois de tout, tu interviens dans des prisons, auprès des maternelles, des hôtesses de l’air en talon et mini-jupe.
Cette variété demande d’être créatif.
J’étais secouriste à côté, tu es obligée de maitriser la technique que tu enseignes. »
Comment fais-tu pour organiser les formations, trouver des clients ?
« Je travaillais avec La Croix Rouge qui trouvait les candidats. »
Selon toi, quelles sont les qualités à avoir pour être formatrice en premier secours ?
« + être pédagogue et patiente
+ Se remettre en question si pas bien compris
+ Faire preuve d’humilité
+ être créative dans la mise en scène des cas concrets pour être au plus près de la réalité
+ être passionnée »
Est-ce qu’être infirmière est une plus-value ?
« En tant qu’infirmière, ça apporte une crédibilité.
Mais il faut aussi se méfier. En tant que moniteur de premier secours, il ne faut pas dévier dans le médical.
On a certes des compétences supplémentaires mais on doit rester dans le cadre. »
Quels conseils donnerais-tu à une infirmière qui veut devenir formatrice ?
Si tu es passionnée, fonce c’est une expérience géniale. !
Je conseille de Se rapprocher d’une association type Croix Rouge, pompiers, protection civile pour pouvoir passer le monitorat.
C’est pratiquement impossible de faire ça seule.
La formation de formateur coute très chère. Elle peut être financée par un organisme avec des heures à rendre en contrepartie par la suite. »
Selon toi, est-ce compatible avec un poste salarié dans les soins ?
« C’est compatible mais avec un emploi du temps complètement fou.
Quand tu es passionnée, c’est faisable mais comment faire pour la vie de famille ?
Quand la croix rouge te paie la formation, en contrepartie tu dois former les gens le week-end, C’est un investissement certain !!!
Mais c’était une expérience hyper riche, j’ai adoré. »
Témoignage de Margot
Peux-tu te présenter et présenter ton parcours ?
« Je suis infirmière depuis 2018, j’ai principalement travailler aux Urgences / SMUR.
Actuellement je suis formatrice en secourisme et Geste et posture. Je suis en formation pour devenir formatrice AFGSU également. »
Pourquoi avoir choisi de devenir formatrice en premier secours?
« Après un Burn out, il était impensable pour moi de reprendre un travail à l’hôpital.
J’ai toujours aimé les Urgences / le secourisme mais également la formation. J’ai donc décidé de regrouper les 2. »
Comment as-tu fait pour y arriver (formation, timing) ?
« J’ai passé une formation d’acteur SST qui dure 2 jours, puis de Formateur SST qui dur 14 jours.
Pour le PSE1 et PSE2 je l’ai passé par le biais de la sécurité civile. »
Quel est ton statut ?
« Je suis auto entrepreneure. »
Quelles sont tes missions au quotidien ?
« Former le personnel d’entreprise au geste de premiers secours mais également à la prévention des risques. »
Comment fais-tu pour organiser les formations, trouver des clients ?
« J’ai démarché des organismes de formation qui me donnent des clients et des dates de formation. Je traite avec eux.
Mais il y a possibilité de créer son propre Organisme de Formation. Ce qui demande beaucoup d’investissement administratif et personnel pour créer tout le déroulé pédagogique qui sera validé par la CARSAT en l’occurrence. »
(CARSAT = Caisse d’Assurance Retraite et de Santé Au Travail)
Selon toi, quelles sont les qualités à avoir pour être formatrice en premier secours ?
« La patience, la pédagogie l’écoute et la passion »
Peux-tu me donner une idée de ton chiffre d’affaire ?
« Environ 250€ à 400€ par journée de formation. Le salaire mensuel varie.
A savoir que tous les mois ne sont pas aussi remplis. Par exemple, Juillet Août sont des mois creux.
Pour l’AFGSU c’est environ 1500€ pour les formations données.
Il faut également donner 22% du chiffre d’affaire à l’URSSAF. »
Quels conseils donnerais-tu à une infirmière qui veut devenir formatrice ?
« Ne rien lâcher et continuer à croire en son potentiel. S’accrocher. Les débuts sont un peu difficiles le temps de trouver des organismes, mais avec de la persévérance on y arrive et il n’y a pas de raison que ça ne fonctionne pas pour toi.
Ne pas écouter les personnes qui disent ne pas en vivre … car c’est faux il faut simplement se donner les moyens d’y arriver. »
Selon toi, est-ce compatible avec un poste salarié dans les soins ?
« C’est compatible, mais avec un poste en 12h.
Après attention car la formation demande de l’investissement. Il faut être assez mobile pour se déplacer dans le département, voir même jusqu’en France si volontaire.
Attention au surmenage »
Ce format te plait et t’inspire ?
Je t’invite à découvrir le témoignage de Tiphaine, infirmière sur les plateaux de tournage.
+ Si tu es infirmier ou infirmière et que tu cherches à te reconvertir ou évoluer professionnellement, viens rejoindre le groupe Facebook d’IDE en quête d’évolution professionnelle et n’hésite pas à nous suivre sur les réseaux sociaux, Youtube et Instagram.
+ Si tu souhaites atteindre ta vie IDEale, viens découvrir mon accompagnement pensé par et pour des infirmières en quête d’évolution ou de reconversion professionnelle.
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