Maryana, infirmière et fondatrice des JDI, est une femme et une infirmière engagée. Engagée pour la cause des infirmiers, engagée pour la connaissance et l’information, engagée pour l’évolution de sa profession.
Après un parcours riche et au cœur de multiples engagements (formation en IFSI, exercice libéral, thèse de son master 2 en préparation, présidence d’une CPTS, création du journal des infirmiers …), Maryana créé en 2019 les Journées des Infirmiers.
Elle souhaite, dans nos villes de France, réunir les infirmiers pour leur apporter échanges, formation, réseau, créer ce lien et cette connaissance du système qui souvent n’existent que très peu.
Tu vas découvrir au cours de cette interview, la naissance et l’intérêt des JDI pour les infirmiers, l’expérience professionnelle multiple de Maryana et comment elle crée du lien entre toutes ses activités.
Bonne lecture !
Un immense merci Maryana pour ta confiance. Chez Charlotte K, nous sommes fiers et honorés de cette collaboration.
Quel est l’intérêt des JDI pour les infirmiers ?
“La première édition des JDI date de 2019.
Après un parcours professionnel dans le privé, puis dans le public au bloc opératoire, je suis arrivée en libéral.
Je ne connaissais pas du tout toutes les contraintes du métier alors, j’ai souhaité créer une soirée d’échange pour les IDEL.
J’ai contacté le directeur régional de l’ARS qui a complété la liste de mes idées pour monter le projet en quatre mois.
Les JDI, ce sont des événements locaux qui regroupent les professionnels, tous les acteurs dans le monde sanitaire et tout ce qui est auxiliaire. Parce qu’à la base, nous infirmiers, on est formé au soin, mais pas informé et formé pour la partie administrative et gestionnaire.
L’idée des Journées Des Infirmiers vient d’un manque de lien entre les différentes filières d’exercice infirmier et un manque de préparation d’exercice en libéral.”
Comment se déroule une JDI ?
“Durant deux journées, les étudiants et les professionnels sont invités à échanger sur les sujets, des projets, sur l’évolution du métier et les perspectives de carrière.
L’échange avec les partenaires permet de structurer le réseau professionnel, et de pouvoir s’adresser aux acteurs locaux sur des sujets d’assurance, par exemple et tout ce qui n’est pas lié au soin.
Depuis la première édition, il y a 3 types de partenaires présents :
- Des partenaires orientés vers le matériel : cela concerne le matériel du soin ou toute la partie numérique
- Des partenaires institutionnels : l’ARS, les établissements de santé publics, les IFSI, les associations
- Des partenaires-conseil : les IDE peuvent trouver tous les conseils relatifs au droit, aux assurances, à la prévoyance, aux mutuelles, etc.
Pour le matériel et le conseil, on se limite à deux partenaires par champ d’activité, pour pouvoir échanger vraiment, garder un évènement à taille humaine.
Donc la première édition a eu lieu en 2019 et puis nous avons renouvelé cet événement par la suite.
Cette année, c’est la 6ᵉ édition à Bordeaux.
D’autres villes, d’autres régions nous ont sollicités pour faire les événements et nous restons toujours dans la même ligne d’organisation.
Si on devait résumer ce qu’apportent les JDI aux infirmiers en 3 grands points :
+ De l’information
+ Un réseau
+ La valorisation de tout ce qui est fait dans le milieu”
Quels sont les retours des infirmiers sur ces journées ?
“Les retours des infirmiers sont toujours très positifs.
Ils se sentent moins seuls et partagent beaucoup les idées, leur ressenti sur le terrain.
Beaucoup regrettent qu’il n’y en ait pas dans plus de villes.”
Chez Charlotte K, nous croyons en la capacité des infirmiers à évoluer professionnellement pour s’épanouir toujours plus dans leur métier, que cela soit dans le soin ou ailleurs.
Tu es un bon exemple avec votre parcours professionnel pluridisciplinaire.
Peux-tu présenter tes différentes vies professionnelles ?
“Je suis d’origine biélorusse.
J’ai fait six ans de médecine et une licence en interprétariat dans le domaine médical en langue russe et française.
Je suis venue en France pour améliorer mon français et j’ai rencontré mon mari.
Cela fait 20 ans que je suis en France.
J’ai travaillé 8 ans comme AS dans le privé puis, comme il n’y avait pas d’équivalence de diplôme, j’ai dû reprendre complètement la formation d’infirmière.
Cela fait 10 ans que je suis diplômée.
Après diverses expériences, je suis maintenant en libéral depuis cinq ans.
Je suis en train d’écrire la thèse professionnelle de mon master 2 en management des structures sanitaires et sociales et innovation dans la santé à Bordeaux sur l’évolution de la médecine en ville et le rôle des CPTS.”
Quels ont été tes moteurs pour évoluer ?
“Je pense que monter en compétence est dans l’ADN de tous les soignants.
C’est une évolution autant dans le monde de la médecine que le reste, il faut toujours améliorer les connaissances et les pratiques.
Par exemple, pour le master, j’ai commencé cette formation parce que je suis la présidente de la CPTS de Bordeaux et il me manquait des outils pour mettre le projet en place.
Je me suis inscrite pour avoir plus d’informations.”
Comment passe-t-on d’infirmière à organisatrice d’évènements ?
“Tout est lié dans mon parcours.
La création des JDI est né d’un besoin que je ressentais de partage, de formation dans ma profession.
J’ai été très bien accompagnée pour la première édition par le directeur de l’ARS, l’ordre des infirmiers, les directeurs des soins.
C’est un monde avec des personnes très bienveillantes.
Dédicace spéciale à Yann Bubien, DG du CHU de Bordeaux qui m’a appris à retoucher les photos et à Solange Ménival qui m’a initiée à Twitter.
Ce sont des personnes fabuleuses.
L’idée principale de mes engagements, c’est toujours de valoriser les infirmiers et infirmières.
Dans le comité scientifique, ce ne sont que des IDE de formation.”
As-tu de nouveaux projets pour enrichir les JDI ?
“Oui.
Pendant la crise COVID, nous organisions des évènements en version numérique.
Il y avait beaucoup de présentations filmées, mais les IDE n’avaient pas assez de temps pour les consulter.
Je veux travailler au montage des vidéos pour les relayer dans le journal des infirmiers et ajouter des vidéos de témoignage.
Le journal des infirmiers est né durant la COVID. Il complète la gamme des évènements.
Les évènements locaux manquaient de relais d’information.
On a donc créé ce service de presse en ligne, reconnu par le ministère de la Culture, alimenté par les étudiants et les infirmiers. Ce ne sont que des professionnels qui écrivent dans leurs thématiques : infirmiers, mais aussi avocats, juristes, gestionnaires de patrimoine.
On revient à l’interaction directe pour éviter l’interprétation, et pour que les IDE réapprennent à partager ce qu’ils savent.
Nous avons aussi une version papier trimestrielle : on partage les travaux de recherche des infirmiers, les mémoires de fin d’étude, les DU, les certifications … ”
Que vous apporte le partenariat avec Charlotte K ?
“Je tire mon chapeau à Charlotte K.
L’idée est géniale de partager, de créer une communauté des infirmiers pour présenter toutes les possibilités que notre diplôme nous offre.
Il existe plus de 30 spécificités pour exercer, mais on ne connaît pas tout.
La vraie valeur ajoutée est l’échange entre les pairs, collègues, sans jugement et avec la notion de conseil.
Charlotte est une femme inspirante qui jongle entre son travail, les enfants, les perspectives professionnelles.”
Que penses-tu de la mission de Charlotte K ?
“C’est génial de pouvoir faire un bilan de la situation. Merci d’être là !
C’est important, car nous n’avons plus le même rapport au travail.
L’évolution personnelle permet de s’épanouir dans le domaine professionnel aussi.
À l’âge de nos parents, on se consacrait soit au personnel, soit à la vie professionnelle. Aujourd’hui, je pense qu’on peut concilier les deux.
Avec l’évolution de la profession et les différentes spécialités, nous avons un large choix pour adapter notre travail à nos attentes. Encore faut-il connaitre les possibilités et être accompagné. Il faut juste aussi savoir qu’on n’est pas seul.
En France, on est près de 800 000 infirmiers.”
Pourquoi est-ce crucial pour cette profession de savoir se renouveler : prendre soin d’elle, de son métier et de sa santé ?
“L’épanouissement en tant que professionnel permet d’apporter le soin de qualité à la personne en face sans oublier de prendre soin de soi-même pour ne pas s’épuiser.
On reste encore dans la vision de la vocation pour notre métier alors qu’aujourd’hui c’est une formation professionnelle d’abord.
Les soignants s’oublient tout le temps et ça dessert les patients et le système.
Si on parle du libéral, que ce soit médecin, sage-femme, infirmier ou tout autre, il n’existe pas de médecine du travail, de prévention.
Quand on exerce dans les établissements, ça on ne le sait pas.
Dans les CPTS, on prend ce sujet en considération, on a une mission d’accueil des nouveaux professionnels et des étudiants.
On a également répondu à l’appel à projet en manifestation d’intérêt général sur la qualité de vie au travail et sécurité pour les professions libérales en santé.
Nous sommes 4 CPTS sur la nouvelle Aquitaine à travailler ensemble sur ce projet sur demande ministérielle.”
Comment envisagez-vous l’avenir du soin en France ?
“Nous avons un système de santé exceptionnel.
Mais je pense que le référentiel de la formation doit être révisé, car il est obsolète aujourd’hui.
Le législateur doit passer à la vitesse supérieure dans la gestion des soins.
Le gouvernement essaie de palier au manque d’infirmiers en augmentant le nombre d’étudiants, mais les infirmiers d’aujourd’hui se forment en trois ans pour trois ans d’exercice en moyenne.
Il faut revoir les conditions d’exercice et augmenter le nombre de professionnels par rapport au nombre de patients et pas l’inverse.”
Un conseil à ajouter pour les IDE qui nous lisent ?
“Il faut que les infirmiers se syndiquent pour avoir un vrai poids dans la négociation des conditions de rémunérations et de travail.
Le manque de connaissance sur la structure et l’organisation du système de santé en France fait défaut autant durant les études que durant la carrière professionnelle.
Et donc du coup, les IDE ne sont pas au courant de toutes les possibilités.
Je déplore aussi le manque d’union et de solidarité parmi les infirmiers.
On est très nombreux, le corps le plus nombreux parmi tous les soignants. Nous n’avons pas assez de poids quand on en a besoin.
Il faut réagir.”
Merci encore Maryana pour ce témoignage et le récit de ton parcours.
C’est un bel exemple de la pluridisciplinarité que nous offre notre métier d’IDE.
Chez Charlotte K, nous défendons ce postulat : avec un diplôme riche, il est possible d’évoluer dans de nombreux domaines et d’ajouter des cordes à nos arcs pour se former, s’informer, partager les connaissances et créer une communauté d’infirmiers plus forte.
Tu peux retrouver Maryana sur Linkedin, également aller sur instagram @journeedesinfirmiers et sur le site des JDI pour t’inscrire. Maryana est toujours présente lors de ces journées.
Note les prochaines dates dans ton agenda
Pour rencontrer Maryana et participer aux coachings et ateliers de Charlotte K, note ces dates dans ton agenda.
Les prochaines JDI seront :
les 28 et 29 novembre à Bordeaux
Ce format te plait et t’inspire ?
Je t’invite à découvrir un parcours de reconversion avec Charlotte K.
+ Si tu es infirmier ou infirmière et que tu cherches à te reconvertir ou évoluer professionnellement, viens rejoindre le groupe Facebook d’IDE en quête d’évolution professionnelle et n’hésite pas à nous suivre sur les réseaux sociaux, Youtube et Instagram.
+ Si tu souhaites atteindre ta vie IDEale, viens découvrir mon accompagnement pensé par et pour des infirmières en quête d’évolution ou de reconversion professionnelle.
Bonjour j espere avec impatience que se creent des JDI a Brest par exemple, car avec notre metier notre vie de famille nous n avons pas forcément ni le temps ni l argent pour descendre a Bordeaux ou monter a Paris
Ca fait envie en tout cas ces belles initiatives !
Bravo
FRÉDÉRIQUE
Merci pour ton message Frédérique,
Je fais passer le message 🙂
Belle journée
Pascaline de l’équipe Charlotte K