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Quitter son métier d’infirmière : Comment retrouver du sens dans un autre métier ?

Le 30 Mai 2023

Auteur : Pascaline   Éditeur : Charlotte K

Quitter son métier d’infirmière : Comment retrouver du sens dans un autre métier ?

La quête de sens devient de plus en plus une priorité de ces dernières années.

Il est maintenant important d’avoir un travail « porteur de sens », de contribuer à quelque chose de plus grand que soi.

Et cette notion vient s’ajouter à celle de l’épanouissement au travail, ce temps auquel nous consacrons une grande partie de notre vie, de nos journées, de notre énergie.

Nous souhaitons trouver un métier qui correspond à nos aspirations, qui ait un impact positif sur la société, qui soit bon, utile, fructueux.

Et on peut dire qu’en tant qu’infirmière, à première vue, nous l’avons trouvé ce métier non ?

Qu’est-ce qui peut bien être plus porteur de sens que les métiers du soin, je te le demande ?

Alors quand vient le moment de tourner une page professionnelle, parce que ce travail d’IDE ne nous convient plus pour diverses raisons… Quand il faut s’interroger sur une autre voie, un autre travail, nous sommes pour la plupart en face de ce mur-là : Comment retrouver du sens dans un autre métier quand on quitte la profession d’infirmière ?

Qu’est-ce que veut dire cette notion de sens dans le travail ?

L’idée n’est pas ici de rédiger une dissertation philosophique en trois parties et trois sous-parties mais je te propose tout de même, en préambule, de définir cette notion de sens.

Un métier qui a du sens, qu’est-ce que cela veut dire ?

C’est en fait une notion très subjective et propre à chacun. Cette quête fait écho à nos valeurs, à ce qui est important pour nous personnellement. Nous abordons aussi cette question avec le prisme de notre mode de vie européanisée, de notre éducation.

La plupart d’entre nous avons de quoi subvenir aux besoins de notre famille, nous pouvons la garder en sécurité, nos besoins « primaires » sont comblés.

Une personne qui connait une grande pauvreté trouverait du sens dans le simple fait de réussir à faire bouillir la marmite à la maison.

C’est donc une notion qui, à la base est propre à chaque personne.

Là-dessus, sur notre propre regard, vient se greffer le regard de la société.

Pourquoi le métier d’infirmière est-il porteur de sens ?

 

Pourquoi estimons-nous que le métier d’infirmière soit tellement porteur de sens ?

Parce que nous touchons là à ce que la société a de plus humain, l’accompagnement du début et de la fin de la vie, la prise en charge ou le soutien de la maladie, de la dépendance.

Parce que nous prenons soin des autres. C’est un travail dévoué, essentiel à la société.

Même si nous pourrions reparler du terme de vocation, le travail des infirmières y est souvent associé.

« C’est plus qu’un travail, c’est une vocation !!! » disent certaines personnes.

C’est très contestable évidemment.

Ce serait donc une mission au-delà de soi-même, entièrement tournée vers l’autre, altruiste. Dans ce schéma, beaucoup se brulent les ailes, acceptant des horaires anarchiques, un salaire en-deçà du raisonnable.

Peut-on se nourrir uniquement de ce point de vue de la société ? Et nous le rend-elle finalement suffisamment ?

Ce regard que porte la société sur notre travail d’infirmier nous définit inconsciemment et d’une certaine manière nous enferme dans la définition du parfait travail porteur de sens.

Et nous pourrions apporter une nuance supplémentaire.

Le métier d’infirmier est un métier porteur de sens dans la représentation que s’en fait la société. De par son histoire, ses fantasmes, on garde ancré l’image de l’infirmière en collerette qui passe d’un soldat blessé à l’autre en distribuant sourire et médicaments.

Parce que, bien que l’actualité soit empreinte du malaise qui agite le monde paramédical, la société occulte le manque de temps, le manque de salaire, le manque de collègues, le manque de moyens.

Le métier d’infirmier est porteur de sens dans l’absolu mais qu’en est-il dans la réalité de ce que nous vivons dans l’intimité des services et que nous crions dans les médias ?

Encore une fois, quand vraiment ce n’est plus possible d’exercer un travail qui nous a trop demandé, qui a puisé dans nos dernières ressources d’énergie, qui nous a épuisés, stressé, abimés, nous nous heurtons à nos propres représentations et au regard de cette société.

Qu’est-ce qui peut bien être aussi porteur de sens que le métier d’infirmière ?

Le danger de s’enfermer dans cette question.

 

Le problème de cette question, tu l’as vu, est lié à deux facteurs :

+ ses propres représentations du parfait travail porteur de sens

+ l’image que nous renvoie la société de ce que nous sommes censés être en tant que « soignant »

Le danger de cette construction mentale est de remettre en question toute idée nouvelle à travers ces prismes dont nous venons de parler.

« Je ne ferai pas assez bien, je ne serai pas assez utile, je n’apporterai rien à la société. Les autres vont penser que je suis égoïste. »

En réfléchissant de la sorte, soit on se sent coincé dans son travail, soit on perd confiance en ce qu’on peut apporter au monde, en dehors des soins.

Et vient alors la culpabilité de souhaiter quitter la profession alors qu’elle est si porteuse de ce sens suprême.

Apprendre à trouver du sens autrement

 

Tout le travail du coaching à mon sens, au-delà de trouver son ikigaï, d’aller puiser au plus profond de nous dans nos aspirations personnelles, est de réussir à trouver du sens autrement :

Par la création, par la beauté, dans l’attention différente à l’autre ou encore dans la préservation de la nature, dans un quotidien apaisé…

Si, en quittant ce job d’infirmière, on récupère sa vie, on reprend possession de soi, de son quotidien, il doit être possible de créer du sens intrinsèquement, pour soi. Et cela devient un moteur puissant de confiance.

Trouver le sens de son quotidien, le trouver en soi et non à l’extérieur de soi.

Si cela a plus de sens de retrouver du temps pour tes enfants, pour ta passion, plutôt que de prendre ton service tous les matins pour soigner des inconnus, aussi louable soit ce métier, c’est bien.

Si avoir un travail qui a du sens, c’est créer une exploitation agricole en permaculture pour travailler la terre avec plus de respect pour la nature et pour les gens, c’est parfait.

TU places le curseur du sens. Il est à peu près partout ce fameux travail porteur de sens. Hors des soins, hors les murs de l’hôpital, dans une relation à soi, à sa famille, à l’environnement.

Oui, le métier d’infirmière est porteur de sens mais ce n’est pas le seul.

Et il faut oser assumer ce que « trouver du sens » signifie pour nous.

Quitter son metier infirmière : Comment retrouver du sens dans un autre métier ?

 

En quête de sens, le témoignage de Marie.

 

“Je m’appelle Marie Gautier, j’ai 32 ans.

Je suis infirmière depuis 10 ans. J’ai toujours aimé rencontrer et découvrir. Je suis de nature très curieuse. J’adore rencontrer de nouvelles personnes et des manières de fonctionner et de vivre différentes.

J’ai travaillé dans plusieurs domaines différents : oncologie, chirurgie, maternité, bloc, gériatrie, HAD, équipe de soins palliatifs à domicile et j’en passe.

J’ai eu une période de création d’entreprise pendant 1 an et demi, où j’ai découvert aussi un univers totalement différent.

Avant la période Covid, j’avais trouvé mon équilibre en effectuant des remplacements puis en partant voyager ou en humanitaire. Je travaillais à 80% pour faire plein d’activités à côté.

J’ai besoin de me ressourcer dans la nature à travers des randonnées, du vélo, du snowboard et tout autre chose qui me fait partir en dehors des murs de l’hôpital.

Pendant le Covid, je n’ai évidemment pas pu continuer à faire tout ça en parallèle du travail. Et je pense être arrivée à une forme de saturation.

Comme si le réservoir était plein. Je n’arrivais plus à être une « bonne » infirmière car la souffrance des patients (physique ou psychique) m’était devenue insupportable. J’ai donc arrêté en aout 2021 et j’ai entamé un bilan de compétences avec une psychologue spécialisée qui m’a été conseillée.

Pendant des mois d’accompagnement, je n’ai pas découvert des informations incroyables. Cela m’a tout simplement permis de m’autoriser à penser à un autre métier, à réaliser le chemin parcouru, à comprendre les compétences acquises, à intégrer mes forces et mes faiblesses.

J’ai en parallèle décidé avec ma copine de partir en van aménagé. L’idée de base était de louer un van pour 2 semaines au Monténégro. Lorsqu’on a vu les prix, Axelle m’a dit « A ce prix-là autant l’acheter ! ». Aussitôt dit, aussitôt fait. J’étais sur leboncoin 5 min après avoir raccroché.

Et nous voilà propriétaires d’un Renault trafic de 1992 en janvier 2022.

Que t’a apporté la mise en place de ce projet ?

Commencent les travaux d’aménagement, avec la préparation, l’isolation, le lambris, le sol, les meubles, l’eau, l’électricité… On n’était pas fâchée avec une perceuse mais on était loin d’être des pros. On n’en est toujours pas mais on a quand même réussi à faire quelque chose de beau et de fonctionnel.

Je vous parle de ça car pour moi, ces semaines « intenses » d’aménagement ont été une application de mon bilan de compétences.

En effet, j’aimerais me reconvertir dans un métier manuel. J’ai donc pu « tester » plusieurs activités différentes. Et surtout comprendre qu’un métier manuel peut avoir beaucoup de sens.

Lors de cette reconversion, la grande question qui se pose pour moi c’est « Comment retrouver du sens dans un autre métier quand on quitte la profession d’infirmière ?  »

Partir sur les routes est selon moi une manière de prendre le temps de réfléchir à cette question. Cette question de sens qui va plus loin que le métier en lui-même. »

 

Quel est ton objectif aujourd’hui ?

« Aujourd’hui mon travail est plutôt de déconstruire mes idées préconçues sur le fait qu’en dehors des métiers du soin, qui sont par essence porteurs de sens, les autres seront toujours « en dessous ».

Travailler par exemple le bois, construire du beau, avec une matière noble, rendre service à quelqu’un en améliorant son quotidien avec une table sur mesure ou autre. Tout ça est tellement porteur de sens également.

Et finalement, je suis arrivée au point ou certes mon métier a du sens mais le garde-t-il vraiment quand il finit par nous épuiser, quand il nous use car on ne peut l’exercer dans de bonnes conditions, quand on culpabilise de ne pas accompagner les patients comme il faut ?

Une prochaine étape pour moi à travailler, c’est « assumer » ce changement.

Combien de fois ai-je entendu : mais tu fais le plus beau métier du monde pourquoi en changer ?

Et surtout socialement, dire qu’on est infirmière inspire toujours sympathie et respect. Et je crois être accrochée à cette image que je trouve réconfortante et valorisante.”

Ce format te plait et t’inspire ? Tu peux retrouver un article sur la création d’une entreprise d’aide à la personne lorsqu’on est infirmière.

+ Tu es infirmier ou infirmière et que tu cherches à te reconvertir ou évoluer professionnellement ? Viens rejoindre le groupe Facebook d’IDE en quête d’évolution professionnelle ! Et n’hésite pas à nous suivre sur les réseaux sociaux, Youtube et Instagram.

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